mercredi 7 octobre 2009

Chaud les marrons!

Il y a un châtaignier au fond de la cour qui a laissé tomber ses fruits ces derniers jours.
J'ai décidé d'en faire de la crème de châtaignes ou crème de marrons. Menoum. La recette que je déniche sur la Toile est « facile », moi qui pensais que ça prenait trop de savoir faire pour réaliser ce délice… Non : des marrons, du sucre, de l'eau, de la vanille au goût et le tour est joué.
La veille, je vais donc cueillir le marron au fond de la cour détrempée. Je commence par scraper mon chandail sur un arbuste piquant au nom inconnu. C'est mon chandail-de-fermière, pas grave… Je me laisse bercer par le doux « scrounch » qui résulte de cette rencontre impromptue. La châtaigne est un petit fruit agréable à regarder. De couleur brune, elle offre de jolis reflets roux, qui contrastent avec le tapis noir de feuilles pourries et le vert-jaune de sa cosse épineuse, posée à ses côtés. Il faut que les doigts puissent se frayer un chemin dans toute cette nature avant d'y avoir accès. Ce que je fais, en lâchant quelques petits « Aouch », qui se confondent joyeusement avec la plainte de mes consœurs les poules, frustrées d'avoir été virées de leur repaire.


Je récolte 1 kilo et demi de châtaignes gratis et n'en suis pas peu fière. Je prends une photo de ma récolte (comme vous pouvez le voir, je n'ai pas récolté que des châtaignes), l'une des dernières de l'année.

J'attaque mon kilo et demi vers 11 h 15, après une bonne nuit de sommeil. Il faut d'abord entailler le fruit sur le dessus, puis avoir une crampe dans la main qui tient le couteau. On doit ensuite plonger la châtaigne dans l'eau fraîche et faire bouillir pour que la deuxième cosse se fende. Oui, la deuxième cosse. Celui ou celle qui a eu l'idée de cuisiner les marrons pour la première fois avait sans doute une désespérante faim de loup… (Après vérification, les marrons et châtaignes ont effectivement sauvé les plus pauvres des Français lors de grandes famines.) Moi, j'ai mangé un sandwich au poulet en attendant.

Ma maison se remplit tout à coup d'effluves boisés, comme si j'avais fait bouillir des feuilles mortes dans l'eau de pluie. « Écossons le marron! » ai-je dit aux oiseaux qui étaient venus se poser sur mon épaule et aux écureuils curieux qui regardaient par la fenêtre. Ce n'est pas vrai. Il n'y avait pas d'oiseaux. De toute façon, ils n'auraient été d'aucune utilité. En revanche, j'aurais bien eu besoin d'un ou deux écureuils. La recette dit « Ne retirez que deux ou trois marrons de l'eau à la fois ». Gne, pour quoi faire? J'en retire dix au moins. C'est chaud quand même… J'écosse le premier, le deuxième et le troisième, sans l'aide de l'écureuil. Le quatrième marron ne se laisse pas faire. Il a tiédi et je comprends tout à coup le pourquoi de la phrase qui m'avait laissée perplexe. Je remets les marrons dans leur bain, en n'en retirant qu'un ou deux à la fois. Il est midi trente.

À 13 h, je souffre. Les ongles de mes pouces sont pleins de bouts de marrons et me font trop mal pour que je puisse les retirer. J'essaie une autre technique, peu fructueuse, avec les index… Il me reste la moitié de ma récolte à écosser. Je commence à délirer et me rends compte combien les pouces sont utiles, dans la vie en général. Que ferions-nous, dé-poucés? Rien de bon sans doute, car la crème de marrons, c'est bon, enfin, si je ne la rate pas. En regardant par la fenêtre les murs de la vieille ferme familiale que j'habite, je m'imagine être la mère d'une famille nombreuse (pour ce moment seulement, n'est-ce pas…) qui aurait eue, non pas l'aide des écureuils, mais celle de ses enfants pour éplucher les marrons chauds. Plein de phrases style dictons me viennent en tête, genre « c'est bon quand c'est long »… Je repense à mon été passé à Montréal. Je m'ennuyais tant de mon jardin Bonnellois aux mille saveurs et rêvais de faire des conserves, insatisfaite, les yeux rivés sur l'œuvre de mon esprit… Est-ce que je perds mon temps, là, comme une dinde, à écosser des châtaignes que j'aurais pu acheter en bocaux au Shopi?

Mon ami Pascal Gingras, notre patriarche, me disait, cet été, sur son balcon, entre deux tounes des Beatles grattées sur sa douze cordes, que le monde allait souvent trop vite pour lui. Il regardait, au-delà des cordes à linge et des blocs appartements d'Hochelaga, et agitait ses mains de chaque côté de sa tête, mimant la vie qui passait à grande vitesse au ras ses oreilles : « Toutte toutte toutte va trop vite, 'sti, y'a personne, personne, qui prend le temps. Je peux pas vivre comme ça moi ». Je ne sais pas si c'était la voix de la sagesse, mais je me suis rappelé ce moment, en déchaussant les châtaignes, confrontée à cette tâche qui exigeait temps, lenteur et patience. Heureusement, quand j'ai commencé à halluciner Pascal avec une tête de châtaigne, j'avais terminé. Un petit coup d'œil à l'horloge : il était 14 h 17.

Les doigts gercés et meurtris, j'ai finalement fait cuire les châtaignes, tout en préparant le sirop au « petit boulé », qui consiste en la cuisson de l'eau et du sucre jusqu'à ce qu'on puisse en faire une petite boule entre les doigts. Cette fois-ci, je ne me suis pas trop posé de questions quand j'ai lu « tremper vos doigts dans l'eau fraîche AVANT… ». Évidemment, je me suis quand même brûlée en vérifiant que la fraîcheur de l'eau n'était pas suffisante pour éponger le feu des 115 degrés Celsius du petit boulé. Téméraire, je me suis attelée au moulin à légumes pour réduire les marrons cuits en poudre. J'ai constaté que, dans de rares cas, comme celui-ci, il était possible de subir une importante mutation : le labeur et la douleur avaient fait de moi une parfaite gauchère. Je jouissais de cette découverte en versant le petit boulé sur la purée odorante. La crème de marrons, MA crème de marrons était née.

À 16 h 15, je suis en convalescence. Je m'éffouère dans le couch avec mes mains en feu, Ce cher Dexter et un Mont-Blanc. Il reste autant, sinon plus, de marrons qu'hier, là-bas, au fond du jardin, gisant sur un lit de pourriture, parmi les poules, les ronces et l'automne capiteux, comme une ancestrale définition du temps et du travail qui, ma foi, goûte franchement bon.

mercredi 30 septembre 2009

De ma mission au Canada

Ouf! Ok, je suis revenue...

J'ai réussie mes deux missions:

a) obtenir un visa (oui, un autre... je n'ai pas donné de détails, vous connaissez l'histoire de MONGOLS qui m'est tombée dessus. À cet effet, j'ai reçu une merde de pigeon parisien sur la tête, le 14 juin dernier, c'est-à-dire un jour avant d'apprendre que j'étais une clandestine et que je devais fuir la France. Aujourd'hui, je doute fortement du facteur chance que la rencontre fortuite d'une merde avec toute partie de mon corps peut impliquer... C'est qu'à ce moment-là, je sortais d'un tournage pour une pièce de théâtre, auquel je participais bénévolement, et je commençais à me dire que ma vie en France commençait à prendre forme et trouver un véritable sens ici. Puis j'ai reçu la merde. Innocente, et moi qui me trouvais chanceuse! Enfin, tranche de vie...) de conjoint de Français. Le bon cette fois-ci. Maintenant, il ne peut plus rien m'arriver (pouhahahaha!)

b) Achever, finir, corriger, recorriger, déposer mon mémoire. Ça, c'est fait.
Accessoirement, j'aimerais bien oublier mon mémoire... Je ne sais pas trop quoi penser de cette (expérience? aventure? écart de conduite? masturbation intellectuelle? oeuvre !?! Oui, oeuvre, sans doute... j'espère) «chose» qui gît de tout ses octets dans tous les périphériques de mon ordinateur et de ma vie. J'ai l'impression d'avoir un pouelle sua langue et gosser pour m'en débarrasser... Désolé, je le vis mal, je pense. Je ne suis pas capable de réouvrir ce document. Quand je pense que je pourrais publier des articles sur mes recherches, le coeur me lève. Je ne pourrais même pas vous expliquer de quoi il s'agissait, j'ai même du mal à me rappeler le titre... Pas facile. Est-ce un choc post-traumatique? Je sais pas, mais j'ai le sentiment que je devrais plutôt être fière de moi. En fait, je suis même pas capable de me faire une idée alors je vais commencer par arrêter d'en parler si vous permettez.

Alors me revoici, dans le flou de mes propres sparages.

Et, j'ai réussi ma mission: j'ai gagné.

mardi 4 août 2009

Au marché Jean-Talon































La Mecque de l'alimentation à Montréal, je pense bien. Je suis contente parce que je n'ai jamais habité aussi près du Marché Jean-Talon et c'est cool de prendre le temps d'y aller à pied. L'été, ça grouille de monde et on a envie de tout acheter tellement tout a l'air appétissant! J'ai acheté une poignée de petites crevettes de Matane, un filet d'Omble Chevalier, un poisson frais qui ressemble à de la truite, et un bout de truite fumée (comme vous pouvez le constater, je suis en manque de poisson!) J'ai marchandé 4 épis de maïs pour le prix de 3 (suffit de bien porter son décolleter, hihi!), un panier de haricots verts et jaunes pour 1 $ et 5 tomates pour 2 $. Je vais bien me bourrer la face.

samedi 1 août 2009

Là où il faut aller manger un sandwich à Montréal


Mmmm... Le sandwich Paspébiac! Trois étages de bonheur!

Le Santropol, restaurant que j'ai connu quand je travaillais à la librairie Renaud-Bray, il y a quelques années, est à mon avis l'endroit par excellence pour manger un méchant bon sandwich. Je vous conseille le Killer Tomatoes, un classique (que Marilou déguste avidement!!!) J'ai voulu faire changement cette fois-ci et j'ai pris un sandwich Santropol: Rosbif, fromage à la crème et fromage bleu. Le pain de mie, fait maison, est sans doute le meilleur au monde. C'était bon! Si vous avez la dent sucrée, il font aussi des genre de sandwich dessert: banane, miel, beurre d'arachides... En été, la terrasse est merveilleuse. Seul défaut, (ça dépend pour qui), ils n'ont pas de permis d'alcool, mais ont tout de même une belle sélection de jus, thé et café.
Au coin de St-Urbain et Duluth!

Miron



Je veille sur un chat qui s'appelle Miron. De Gaston ou de feu les cheminées… J'ai oublié de demander. C'est un chat de lettreux : Miron le poète alors... Ses miaulements d'outre-tombe sont une plainte lancinante qui s'étire. Au plus fort du spleen, ils doivent bien atteindre les 50 décibels et brisent les cœurs, le mien entoucas. Je le sors pour fumer, mais lui ne fume jamais. Il chasse la mouche plutôt.
Je l'appelle Ti-mi. Un chat du désert. Une démarche de vampire rachitique. Il s'assoit dans un coin, prend une pose à l'égyptienne et me fixe avec ses yeux d'extra-terrestres. Il est d'ailleurs, Ti-mi, c'est certain : ses oreilles sont beaucoup trop grandes en comparaison de sa tête. Ses pas-de-moustaches donnent l'impression qu'il a été rescapé d'un incendie. Il s'avance. Je ne sais pas s'il veut que je le flatte ou s'il veut me mordre. Parfois, je ne suis qu'attaquable pour lui, une menace ou une proie, une grosse mouche qui parle, ça dépend des jours.
Car, voyez-vous, c'est le genre de chat à deux vitesses : turbo et mou. À vitesse molle, il est mignon. Il est tout petit, se roule en toute petite boule, comme quand je me réveille le matin. J'ai l'impression qu'une fragile et soyeuse exubérance a poussée dans mon cou, pendant la nuit. Parfois, il s'étend de tout son long, ses quatre pattes démesurées en l'air. Il ne bouge plus, longtemps. Puis Ti-mi me cherche, il gratte mes pantalons, veut que je le prenne dans mes bras, ce que je fais pour éviter le tourment des miaulements. Il est chaud, brûlant, bouillant, il est d'ailleurs, c'est certain. Miron.
Miron, quand il passe à la vitesse turbo, on a l'impression qu'il court sur les murs. Il prend sa position d'attaque, les pupilles dilatées et saute sur ma jambe qu'il ne lâche pas. Ce matin, je mangeais une banane debout en me faisant du café : il a attaqué la pelure qui pendait dans le vide, et ma main en l'occurrence. Je porte, depuis lundi dernier, les stigmates de sa furie.
Je ne sais pas encore si Miron est fondamentalement un chat, mais c'est sans doute la chose la plus douce que je n'ai jamais touchée de ma vie. Il me fait penser à une gargouille. Vivante.
Peut-être qu'il veille sur moi.

mercredi 1 juillet 2009

Blogue inversé

Cher lectorat Français,
et oui, j'inverse officiellement la fonction de ce blogue qui était destiné davantage aux Québécois ensouchés (mais vous pouvez quand même continuer à lire là), mais puisque je suis chez nous... (il faudra redéfinir la notion de «chez nous» durant l'été...), ça ne sert à rien de leur raconter ce qu'ils savent déjà. En plus, j'ai un portable (oui je vais écrire à la française cet été (je vais essayer): ça me fera un bon petit exercice de style !) et un super forfait qui me permet de potiner localement sans limite de 17h à 8h les jours de semaine et sans arrêt durant le week-end. Pas mal.

Je ne sais pas si j'écrirai beaucoup, je suis dans la dernière ligne droite pour mon mémoire: j'ai presque fini. J'ai rencontré mes directrices la semaine dernière et j'ai eu de très bons commentaires. Yé!!!!

Je poste pour l'instant quelques photos du show de Steevie Wonder qui ouvrait officiellement hier la 30e édition du Festival International de Jazz de Montréal et la saison des festivals: l'été. Je n'ai pas encore mangé de dodue (c'est un gros hot-dog...), mais ça ne saurait tarder.

Je vous rappelle l'adresse de ma chaîne you tube, pour les suppléments vidéo: http://www.youtube.com/54bleu







lundi 25 mai 2009

Rouge-queue noir

Je le sais que vous me trouvez fuckée de vivre mon retour à la terre, sauf que, quand même, avez-vous déjà vu cet oiseau-là ?





Non ?

Ben moi oui. Lalère.
J'ai aussi pêché une palourde en fin de semaine.





mercredi 20 mai 2009

Malajube et tranches de vie diverses

Bon. Avertissement. Ce billet est subjectif.

J’ai la tête dans le cul, je me suis couchée seulement à 1h32 du matin et j’ai bu deux petites bières. Sois je suis vraiment fatiguée, sois je suis vieille. Je pense que j’ai perdu l’habitude. Le voyage de retour en train à minuit est de plus en plus long à chaque fois. Je savais que j’allais penser ça un jour, mais je ne pensais pas que ce jour arriverait, parce que je ne croyais pas rester assez longtemps pour qu’il advienne.

Malajube. Premièrement, les invitations étaient bien là et j’en remercie les membres du groupe, ou la personne qui s’occupe de ces affaires-là…

Je me suis rendue compte que j’idéalisais la notion de backstage. La Madame du comptoir a dit à Vincent que pour rencontrer les musiciens on s’arrangeait après le show, comme d’habitude quoi! Finalement, pas de bracelet de pass, de cossin ou de groupe organisé (de toute façon, il n’y avait pas de backstage à proprement, parler… plutôt un genre de garde-robe donnant sur le Quai Valmy et un sidestage. Aha!) J’étais quasiment soulagée de le savoir, parce que je suis vraiment trop gênée avec les artistes. Ils m’intimident et on dirait qu’en les rencontrant, en leur serrant la main, ça brise leur aura artistique. Je suis trop romantique. (Pour ceux qui ne le savent pas, mon papa travaillait pour une compagnie de disque quand j’étais plus jeune. Je suis allez voir des milliers de shows backstage, au Forum comme au Spectrum, avec le pass et tout, les buffets, les journalistes, etc. C’était vraiment hot, je me sentais comme dans, tsé le film que le gars se fait engager comme journaliste au magazine Rolling Stones? J’adore ce film. C’est pour ça que j’idéalise la notion de backstage !)

Finalement, je ne suis pas allée voir les musiciens. Trop gênée! Mais il était aussi 11h et quart, il fallait partir vite pour pogner le train… et je n’ai pas trouvé que le show était tout à fait bon. Et oui. Et comme j’ai du mal à faire semblant dans la vie, j’ai préféré éviter la question, à savoir si j’avais passé une bonne soirée (question manipulatrice légitime posée par tous les artistes pour savoir s’ils étaient bons !!!) J’aime beaucoup Malajube, ils ont un son extraordinaire, incomparable et inimitable. Je pense qu’ils ont livré la marchandise hier, les gens autour de moi avaient l’air d’apprécier, mais j’ai trouvé que certaines tounes ne sont pas tellement «rentrées». C’était un peu inégal. Je suis romantique et trop exigeante peut-être…

C’était la première fois que je les voyais live. Je me suis fiée à leur réputation de bêtes de scène professionnelles et mes attentes n’ont pas été comblées. Vu mon expérience en matière de show, je sais que ça arrive parfois que notre band préféré fasse un show ordinaire et qu’on se l’explique souvent par des raisons qui manquent d’objectivité. C’est mon cas. Meilleure chance la prochaine fois, que je me dis... On étouffait dans cet entrepôt de bord de Seine où le son était cacanne. J’étais peut-être mal placée… N’empêche, je suis un peu écoeurée d’aller voir des shows dans des entrepôts, je n’y retournerai plus, pas pour un groupe comme Malajube entoucas. Je ne dénigre pas la démarche des organismes qui veulent promouvoir la culture(le Point Éphémère est en fait une association qui organise des manifestations artistiques de toutes sortes, si j’ai bien compris, et l’endroit est vraiment sympathique, il faut passer par là si vous venez à Paris), mais à mon avis, la salle n’était pas à la hauteur de la musique, donc je suis déçue. Alex, de l’association des Québécois à Paris, ne l’est pourtant pas, ce qui devrait mettre un dièse à mon commentaire. Il a posté des vidéos sur son blog si vous voulez aller voir! (Le son avait l’air meilleur dans ton coin, si je me fie à tes vidéos, Alex !)

J’essaie de démêler mes attentes. Malajube est en tournée, moi je suis en exil mettons. Je trouve que c’est difficile de faire la distinction entre mes attentes qui sont exponentielles (parce que c’est pas souvent qu’ils passent par ici et que je les adore) et celles que je devrais avoir envers un groupe, connu chez nous, mais qui débute à l’international.

My two cents !

lundi 18 mai 2009

Les gros poissons

On a découvert qu’il y avait des énormes poissons dans l’étang, dans la cour (ça me fait penser que je n’ai jamais photographié l’étang pour vous le montrer). On va essayer de les pêcher. On pense que c’est des tanches, paraît que ça se cuisine. Ça mange des méchants gros bouts de pain entoucas…

Il y a aussi un nouveau pensionnaire, un mini-lapin sortit de chez pas où. Il est très mignon, mais je dois l’observer avec les jumelles à partir de la fenêtre de la cuisine parce qu’il est timide… Je lui donne des carottes de loin.

J’essaie d’apprivoiser, non sans mal, les pigeons qui ont fait leur nid sur le balcon. J’en ai pris un l’autre fois dans ma main. Il est gentil, mais pas très beau.

Toujours sur la thématique «animaux», j’ai un superbe nid de collemboles sous le plancher de la chambre à coucher, conséquence du déluge de l’autre fois j’imagine. Ça ne sèche pas. Alors j’ai enlevé des bouts du plancher flottant et j’ai toujours la chanson de Malajube dans la tête (demain c’est le show, à Paris! J’ai une entrée back-stage, je suis tellement jet-set…! (merci Vincent de soutenir ma jet-settitude!) J’espère que je vais trouver quelque chose à dire d’intelligent autre que «je vous aiiiiiiimeeeeee»… Je ferai un topo mercredi.) J’ai aussi décollé de la tapisserie moisie et acheté des rideaux pour cacher le tout. Je n’investirai pas dans la rénovation : j’ai l’impression que si je défais un bout de l’appartement, il faudra le refaire au grand complet. C’est tellement beau la campagne…

Notre potager fait sa job de potager et la bouffe pousse à souhait même s’il ne fait pas tellement beau. J’essaie d’en profiter au maximum parce que l’année prochaine, je ne pense pas qu’on investisse dans la terre nourricière puisque notre retour sera imminent.

Les papiers sont prêts, manque plus qu’à y mettre de l’ordre. On poste ça demain.

dimanche 10 mai 2009

Star-system intime

Je commence à avoir ici des amis que je peux réellement appeler comme tel. Ça a pris du temps. Ce n’est pas tellement ma faute ni celle des autres : je suis atterri dans leur vie sans crier gare, je les ai trouvé tellement différents, dans leurs manières, leurs habitudes, leur culture, leur philosophie générale de l’existence, sans compter que nous ne parlons pas la même langue… au figuré bien sûr. Ils ont du penser la même chose, mais eux avaient l’avantage d’être confortablement chez eux pour faire ma connaissance, moi j’étais vide de… moi. Ou bien trop chargée d’un moi folklorique. Traîner des idées toutes faites, des préjugés, bons et mauvais… J’avais vécu sur un territoire exotique à leurs yeux, mais qui ne l’avait jamais été pour moi. Trop pleine de moi : je n’avais plus les moyens de m’afficher dans le concret, manque de repère, manque de crochet pour une réalité, à moi, qui n’était pas tellement pertinente dans un nouvel espace. Aujourd’hui je suis victime de l’exotisme qui m’a prédéfinie et je rêve du Québec de la même façon que je rêvais de la France il n’y pas si longtemps… déjà. Je n’ai pas vu les possibles du réel ici, mais je les cherche toujours, bien que mes jours dans ce no man’s land de ma création soient désormais à peu près comptés…

À part mes quelques amis, la plupart des gens que je fréquente sont restés des connaissances, de très bonnes connaissances, disons, et j’apprécie leur compagnie. On échange maintenant autre chose que des banalités et comme je suis un peu plus au fait de l’actualité française, je comprends les jokes et les insides. C’est important, pour être complices… Parler à quelqu’un qui n’a pas le même univers de référence que le vôtre finit par devenir ennuyeux - à moins d’être en voyage et de jouer le touriste surpris – parce qu’on ne peut rien partager finalement… Mais je ne suis pas une touriste (pas dans ma tête entoucas). J’ai un passé ici, culturel et social, je parle une nouvelle langue, un peu moins colorée que l’originale probablement, qui me donne les moyens de m’intégrer et ceux de passer presque inaperçue. L’autre fois, quelqu’un a demandé à Chéri si j’étais Française ou Québécoise. Il hésitait vraiment, sans rire. Il pensait que je niaisais en imitant l’accent. Je me suis dit qu’aux premiers abords, je n’étais donc plus tellement une curiosité, mais que ma place sur le territoire était encore relative : maintenant, au lieu de s’exclamer sur le fait que je sois Canadieeeeeeeeeeenne, les gens me demandent d’où je viens. Ils hésitent… «Vous avez un accent du Sud?» Je suis donc d’ici, mais d’ailleurs à la fois. Je ne pourrais pas vraiment dire d’où.

Quand mes connaissances me demandent de mes nouvelles, c’est souvent pour savoir comment je vis l’exil. Il me semble que les gens veulent avoir la confirmation que c’est souffrant et me demandent si je m’ennuie de ma famille. Ça n’a rien de péjoratif comme question, je pense qu’ils cherchent à se rapprocher de moi de façon plus intime, autrement que par ce foutu lien ancestral qui a fait de nous des cousins éloignés. Tout le monde a souffert un jour, tout le monde s’est déjà ennuyé de quelque chose et chacun peut comprendre cette douleur, quelle qu’elle soit. C’est ce que je partage.

Je leur réponds toujours que non, je ne m’ennuie pas de ma famille, en fait, je ne m’ennuie plus de ma famille. Ça les fait bien rire… La famille basta ! Non... Ils seront toujours là, les membres de ma famille et m’idéaliseront toujours de la même manière. Je suis une enfant devenue adulte, une grande sœur (Madame Méchante, pour les intimes…), une photographie sur un bureau, une biographie palpitante à raconter, une fierté, l’espoir parfois. À moins qu’un des membres de cette famille commette un crime odieux, nos relations ne risquent pas tellement de changer. Cette permanence ne comporte rien qui puisse me faire souffrir, au contraire, elle me rassure en ce qu’elle représente à la fois mon autonomie et ma bouée de sauvetage. Je les ai quittés, sûre de les revoir comme ils étaient quand je suis partie, car je les idéalise aussi. Peut-être aussi que j’ai des liens familiaux d’une autre nature ici, mais qui savent jouer la même berceuse que là-bas. Je ne sais pas.

Non, je m’ennuie de ces amis qui me mettaient chaque jour au défi de leur fragilité et me renvoyaient ma réalité, des images contrastées de moi-même en pleine figure. Maintenant, leurs spectres me giflent à grands coups de souvenirs. J’ai du mal à avancer dans la durée sans me regarder souvent dans la glace de mes amis et d’y reconnaître ma place dans le monde, ma place d’amie. C’est la dynamique de ce star-system intime qui me manque le plus. Cette partie de moi est encore enfermée en dehors de moi. Elle cherche, sans jamais trouver, quelqu’un aux alentours à qui elle aurait donné un double des clés.

lundi 4 mai 2009

Heures de vol

Pffffffffff. Je suis fatiguée. J’ai rêvé d’Andy Warhol toute la nuit, de soupe Campbell et de chaises électriques, de New York, de cinéma et de gens qui se droguent dans une Factory. Ça m’apprendra de lire le Télérama avant de me coucher. Ouais, je rêve artistique ces temps-ci. Avant-hier nuit, j’étais dans un chœur d’opéra et pendant que je chantais, en solo, la Habanera de Carmen, je me suis envolée. Ça arrive, dans les rêves. Autrement, je chante très mal la Habanera. Je ne sais pas pourquoi c’était cette chanson en particulier. Je ne la connais pas par cœur et le maître de chorale de mon rêve a été obligé de me fredonner les premières notes. J’ai eu un méchant blanc… Après, je me suis envolée en chantant. Je survolais la cour, à Bonnelles, et je suivais un personnage, qui volait aussi et qui était habillé tout en rouge... L'amour est un oiseau rebelle... C’était cool. J’ai même reçu un salaire pour mon spectacle…

J’ai du mal à m’endormir depuis que Scapin se couche à côté de ma face: quand je le flatte pas, il boit une demi-heure dans mon verre d’eau. C’est très bruyant.

J’ai terminé le chapitre 2 de mon mémoire. J’essaie de commencer le troisième, mais je suis vedge. Je n’aime pas tellement la troisième pièce de mon corpus (Uncle Vanya de Howard Barker, une réécriture de Tchekhov, «contre» Tchekhov, mais sans pouvoir s’en débarrasser totalement, compliqué… d’ailleurs c’est le sous-titre, «une complication»…), je ne la comprends pas tellement et j’ai beau lire à son sujet, elle reste obscure. Alors je prends mon temps, même si je n’en ai plus tellement. En fait, je ne prends pas mon temps, je m’acharne et j’essaie de me dépêcher, mais ça ne fonctionne pas. Je reste avec l’impression d’avoir pressé tout le jus.
Mais je radote : je vais passer à un autre sujet.

Je suis fatiguée de la paperasse aussi. Après ma première demande de visa l’an dernier, le mariage, je suis maintenant en quête des papiers pour ma deuxième demande de visa (gratuit) et je gère à mi-temps la demande de résidence de Chéri (490 $). Demain je vais à l’ambassade (31 euros)pour faire assermenter un truc, le fameux formulaire qui dit que je suis Canadienne, mais que je n’habite pas au Québec, mais que je suis, pour Chéri, de la famille qui réside au Québec. J’ai reçu un permis de conduire valide sans photo et sans signature (78$) après plusieurs tergiversations avec la SAAQ. Alléluia.

Je sais pas, peut-être que cet après-midi je vais aller au Starbuck (2,30 euros). Je suis aussi à la recherche d’une épicerie italienne qui vendrait de la farine de type 00 (?), pour faire la pâte à pizza de Jamie Oliver (cadeau). Je crois qu’il y en a une sur la rue Daguerre (8,40 euros).

Je n’ai presque pas apporté de disques quand je suis déménagée ici. J’ai amené mes préférés seulement, le reste est sur mon disque dur. Tantôt, j’ai ouvert ma pochette pour voir ce que je pourrais bien écouter ce matin et j’ai eu l’impression qu’elle appartenait à quelqu’un d’autre.

jeudi 2 avril 2009

Ministère analphabète ou réponse automatique?

À vous de me le dire...

Voici la correspondance totalement absurde que j'entretiens avec le Bureau d'immigration du Québec à Paris.

Moi:

Bonjour, je suis Canadienne et je me suis établie en France il y a plus d'un an, où je me suis mariée avec mon conjoint, Français d'origine. Nous remplissons présentement le formulaire de demande de certificat de sélection (travailleur qualifié) pour nous établir de façon permanente au Québec.

Je voulais savoir, puisque je suis Canadienne et née au Québec, si j'avais besoin de vous fournir les documents qui sont demandés pour le conjoint du requérant principal (photocopie du passeport, visa, etc.) Pour ma part, je n'aurai pas besoin d'immigrer... Quels sont les documents que je dois fournir avec la demande de mon mari dans une telle situation?

Je vous remercie de votre collaboration,
Rachel Gamache


Eux:

Madame, Monsieur,
Nous vous remercions de votre intérêt pour le Québec. Vous devez compléter l’annexe pour famille au Québec en y joignant les documents prouvant votre citoyenneté et vos liens.Veuillez noter que les ouvertures de dossiers se font par ordre d’arrivée.
Cordialement,
Le Bureau d'immigration du Québec à Paris

(Je vais voir le formulaire... Surprise! On me demande d'écrire mon adresse et de faire assermenté le tout. Comme j'ai genre deux adresses (celle en France sur mon acte de mariage (je dois habiter au même endroit que mon mari), et celle à Montréal pour le reste) je ne veux pas mentir... (C'est écrit aussi sur le papier que tout menteur sera puni...) Je ne suis pas réputée résidente fiscale en France puisque je n'y travaille pas, mais pour être sûre de ne pas entrer en contradiction avec moi-même dans les papiers, je demande quand même ceci...)

Re-moi:

Rebonjour,
J'ai une adresse au Québec, mais je n'y réside pas tellement puisque je suis en France depuis un an et demi.Je continue toutefois à déclarer mes impôts puisque j'ai encore des liens avec l'Université de Montréal. Suis-je encore considérée comme résidente du Québec? Quelle adresse dois-je écrire sur le formulaire? Celle de la France ou du Québec? Pouvez-vous me dire à quel endroit je peux faire assermenter en France une déclaration qui concerne le Québec?
Je vous remercie encore une fois de votre précieuse collaboration,
Cordialement
Rachel Gamache

Re-eux:

Madame, Monsieur,
Nous vous remercions de votre intérêt pour le Québec. Si vous êtes canadienne de naissance ou que vous avez acquis la nationalité, vous demeurez canadienne à moins que vous ne renonciez à votre nationalité.
Nous faisons parvenir tout courrier à l’adresse de correspondance indiquée sur le formulaire DCS sans aucune limite de destination.
Cordialement,

Le Bureau d'immigration du Québec à Paris

J'hallucine ou on répond à des questions que je n'ai pas posées?

mardi 31 mars 2009

Le Déluge: phase II de la destruction de mon habitat naturel

À chaque début d’année, je lis mon horoscope annuel. Je suis gémeaux, ascendant Lion. Je n’y crois pas plus que ça, mais comme je suis une procrastineuse de génie, je prends plaisir à vérifier les prédictions des astres. Cette année, apparemment, le Ciel va nous tomber sur la tête. Facile à dire. Les murs sont fissurés et il y a déjà quelques seaux dans le grenier qui pourrissent comme les impuissants récipients qu’ils sont. Lors des tempêtes, il pleut dans notre cuisine. Oui. Nous sommes proches de la nature, ici, à Bobo-sur-mer. Nous vivons comme de vrais chrétiens, selon les aléas de l’air et du temps. Il semble cependant que les Dieux cherchent à nous renvoyer à la modernité qui nous a donné vie. Ah ! La modernité ! Les rénovations ! Le changement ! Pas facile de se faire à l’idée quand on a l’impression, en sortant de chez soi, de vivre à la fin du XIXe siècle. N’empêche, vous pouvez sortir la fille de la modernité, la modernité, elle, ne sortira jamais de la fille. Moi, j’appelle un plombier quand il s’agit de parer au broch’-à- fouinage de mes amis les fermiers. Je ne fais pas qu’en parler, voyez-vous. Je joins l’utile à l’agréable : cela me permet de vivre pleinement ma salle de bain et, qui plus est, d’y mater un cul splendide, différent de celui de mon mari, une fois de temps en temps. Ça ne fait de mal à personne… mais «il ne faut pas toucher», dixit Chéri.

Après la débâcle des canalisations de la ville de Bonnelles, voici venue, dans toute sa générosité, la saison féconde de l’explosion spontanée des tuyaux de la salle de bain. Le gentil voisin du dessous est venu nous prévenir hier qu’il était en train de se noyer dans la vidange de la douche de Chéri. Sort ta chaloupe, quessé tu veux que je te dise… C’est pas de chance pour eux, moi je suis restée au sec, mais désagréablement surprise que rien n’ait été fait depuis la dernière fois… La moisissure, on voulait s’en occuper après mon mémoire, mais la fuite récurrente, je pensais que c’était réglé. «Il faut appeler le propriétaire pour qu'il appelle son plombier…» qu’il me dit, le voisin. Dans tes rêves, ouais.

En fait, c’est le thème, ici, à la ferme, la fuite… On parle beaucoup pour ne rien faire. On en parle tellement qu’on croit les problèmes résolus. Eh non. Il faut agir. Nous ne vivons pas dans une pièce de Tchekhov, malgré le décor. La résignation, ce ne sont que les suicidés-vivants qui la vivent pleinement. Nous on a dix petits doigts pour taponner sur internet et pitonner le numéro d’un plombier qui se pointe une heure plus tard. Le téléphone, tsé, les années 2000… Allo? Le monde moderne? Pouvez-vous venir me couler les deux pieds dans le béton ? C’est plus les vacances, le sable est mouvant.

Rien au monde ne m’énerve plus que l’incompétence. Et c’est une infection par les temps qui courent. Accrochez-vous, lecteurs, le déluge, c’est maintenant. Et il faudra se mouiller.

mardi 24 mars 2009

En revenir

Rien de nouveau sous le soleil : il y a plus de poils de chats dans la maison que jeudi dernier. Voilà. Le signe du temps qui file, coule, passe, roule, déboule. C’est rassurant. S’il y avait moins de poils qu’avant que je parte, cela signifierait qu’on recule. On serait le 14 mars peut-être, le jour de la dernière fois où j’ai passé l’aspirateur. Je préfère avancer dans le temps, même si ce faisant, on en perd beaucoup en chemin. Une chose est sûre, je dois passer l’aspirateur à nouveau.


«Vous avez 45 nouveaux messages dans votre boîte de réception». Si «réception» était au pluriel, ça ferait plus jet-set. J’aurais l’air occupée à mort, courant dans tous les sens pour organiser de grandioses réceptions, pour ma propre «Boîte de réceptions». En prenant tous mes messages, je m’en voudrais un tout petit peu d’avoir négligé ma business pour aller chiller quelques jours à Londres, mais j’appréhenderais la dure semaine de travail avec un sourire en coin. J’organiserais des réceptions avec passion. Délirons encore. Imaginez : «Vous avez 45 nouveaux massages dans votre boîte de réception». Un massage par jour pendant 45 jours. Exit le mal à l’épaule gauche. Autrement, la boîte de réception n’indique toujours pas de nouvelles. Bonnes nouvelles. Si on applique le dicton à la lettre, ça veut dire que je suis vraiment hot et que mon analyse est parfaitement parfaite. On va dire que c’est ça.


Actuellement, je ne m’en veux aucunement d’être aller à Londres. Ça fait du bien de prendre le métro sans se faire bousculer une fois de temps en temps et j’ai résolue l’énigme de l’épaule douloureuse. C’est un problème d’oreiller en fait. Je m’en suis rendue compte en comparant ceux du Holliday Inn de Regents Park et ceux de Bobo-sur-mer. Ce voyage, en fin de compte, a été très lucratif sur le plan du bien-être. Célébrons : aujourd’hui on étire les vacances en faisant du fudge.

jeudi 19 mars 2009

L'envie de

Le problème c’est qu’un jour sur deux ça ne me tente pas, ça ne me tente plus. Après c’est le cercle vicieux : ça me tente pas, je le fais pas, je suis de moins en moins dedans, c’est plus difficile, alors ça ne me tente pas. C’est poooooche! J’ai du mal à noyer ce poison.

J’ai envoyé une analyse (15 pages double interligne) il y a presque un mois et je reste sans nouvelle. Je trouve que c’est dur d’attendre, surtout après le chapitre poche que j’ai écrit. J’ai la chienne. J’arrête pas de penser que si je suis pas capable de le faire j’aurai engagé trois ans de mes énergies morales et financières pour du vent. Et surtout je me retrouverai devant rien. Rien de tangible disons. Ma vie est toujours au stade de projet. C’est ben fatiguant.

Bon. Sinon, ça me tente de faire tout sauf ça. J’aime mieux aller au musée, moi qui trouvais ces endroits ennuyants il y a trois mois. Je me dis, si je n’écris pas mon mémoire, j’obtiendrai au moins mon salut par la culture. On verra. J’écris aussi des trucs sans débuts ni fin, qui ne vont pas ensemble. Je ne sais pas si ça donnera quelque chose un jour. Je pense que c’est ce que je vais faire aujourd’hui. Je vais essayer de les mettre ensemble, on sait jamais. Au moins, quand je fais ça, je me dis que je ne fais pas rien. J’ai beaucoup pensé à l’écriture ces temps-ci. J’écrivais beaucoup avant. Ce n’était pas très bon. J’écrivais des poèmes. Il y en a un qui était pas pire, le dernier que j’ai écrit. Ça s’appelait Variations sagaces ou l’arrogance (!!!) Je l’avais présenté dans une expo avec Karine Dufour, photographe, et des photos qu’elle avait faites de ma face avec un masque en plume de perdrix. Maintenant, elles sont accrochées dans sa cuisine. C’était dans le temps qu’on était toutes les deux au chômage, il me semble.... Je crois qu’on avait choisi au hasard les mots dans le dictionnaire pour trouver le titre de l’expo. C’est le seul poème que j’ai conservé. Heureusement, mon dinosordinateur a planté il y a deux ans et j’ai tout perdu. Il doit me rester deux trois feuilles volantes dans une boîte chez ma mère… Des fois je me dis que les huit dernières années de ma vie ont été consacrée à faire taire l’envie d’écrire. Je sais pas. Des fois on fait des affaires dans la vie juste pour pas être obligé d’en faire d’autres…

Sinon, je cuisine énormément. Ce que je fais est très bon, je trouve. J’ai appris à faire des sauces maison. C’est vraiment facile. Je change les recettes souvent. J’ai fait un cake au pamplemousse et herbes de provence. J’ai mis un peu trop d’herbes de provence, mais c’était bon quand même. Si vous voulez la recette, je peux vous l’envoyer. Hier, j’ai fait une tarte aux patates et à l’oseille, il y en a déjà qui pousse dans mon jardin. C’était bon aussi. À l’origine, ça se fait avec des orties, mais je n’ai pas de gants pour les cueillir. Il y a en a plein dans le jardin aussi.

Je ne vais plus au yoga depuis deux semaines. Ça m’emmerde profondément. J’ai envie de bouger, pas de me concentrer et en plus j’ai une douleur à l’épaule gauche qui persiste depuis un bon mois. Alors non merci la position du triangle inversé, ça ne me fait pas du bien. Il y a des vieux vélos dans le hangar, je vais aller regarder s’il y en a pas un qui est retapable.

Je ne suis pas déprimée. Je suis juste étrange. J’ai très envie de voyager. Je vais à Londres demain.

mercredi 4 mars 2009

Maison des fous: l'aventure se poursuit

Avant de vous parler de rugby, sport merveilleux et excitant, et des expressions délectables de ses commentateurs, laissez-moi vous entretenir au sujet de l’infection de mon existence, celle qui n’existait pas il y a de cela un an et demi, qui me fait de plus en plus tourner en bourrique, sans compter qu’elle se propage présentement à toutes les sphères de mon passage sur terre.

Pour vous raconter ceci, je n’ai pas besoin d’ouvrir l’épais cahier Hilroy bleu royal, non, je me souviens de chaque détail : l’angoisse, l’horreur, l’incompréhension. Voilà. Lorsque j’ai commencé les démarches pour switcher ma vie du Québec à la France, j’ai fait une demande de visa de long séjour qui coûtait 350$ et allait m’empêcher de travailler pendant toute sa durée. Je devais ramasser une tonne de paperasse, aller voir des avocats, des agents d’assermentation, etc. Je n’avais aucune bonne raison d’aller en France (la raison «Chéri» n’est pas valable aux yeux des agents de l’immigration) et en plus je n’avais pas d’argent. J’ai pris rendez-vous au Consulat de France à Montréal. On m’a renvoyée chez moi en me disant : «pourquoi n’appliquez-vous pas pour un PVT (permis vacances-travail). Vous avez l’âge requis, c’est gratuit et vous pourrez travailler». Je suis donc retournée chez moi avec le dossier épais comme ça que j’avais préparé. Je n’en avais plus besoin. Il ne me manquait plus qu’à prendre un autre rendez-vous, présenter quelques papiers bancaires une assurance voyage et on me donnait le visa sur le champ. J’ai obtenu le PVT le 18 janvier – je partais le 27. J’étais un peu stressée… L’agent du Consulat de France a collé une vignette dans mon passeport sur laquelle il est écrit : «dispense temporaire de carte de séjour» pour la durée de ce visa. Yesss, pas besoin de faire la file à la préfecture. C’est vraiment bien fait… en plus, je peux rester jusqu’au 27 avril 2009 sans carte de séjour, puisqu’en tant que Canadienne, je peux passer en France 3 mois de plus sans visa. Yesss…

Entre temps, j’ai pu me marier, grâce entre autres au fait que j’avais un visa de long séjour et que j’étais en situation régulière. Au préalable, je m’étais informée pour obtenir ce qu’on appelle une «carte de séjour vie privée et familiale» qui me permettait d’obtenir l’équivalent de ce qu’on appelle au Québec «la résidence», et que je pouvais obtenir une fois mariée. La carte me permet d’avoir une vie normale : étudier, travailler, etc. (sans droit de vote et sans passeport français. Mais ça, on s’en fout. Ce n’est pas mon but.) Manque plus qu’à aller faire la file à la préfecture. Ce que j’ai fait ce matin. J’ai pris le char jusqu’à la très chic Versailles, me présenter une première fois, oui, pour prendre rendez-vous, ouvrir le dossier. La deuxième fois c’est pour obtenir la carte. Jusqu’ici, y’a pas de problème, c’est juste long et plate.

Je m’attendais à l’horreur, des gens qui gueulent partout, des émeutes, je m’attendais à passer la journée là. À la française quoi. Nenon, c’est cool. Des machines à cafés dans un coin, tout le monde attend tranquillement, je me dis : ça va être vite fait, yesss… Je donne ma paperasse (il en fallait quand même un peu…), on me donne un rendez-vous. Hourra! J’y crois pas, tsé… En effet.

J’attends une heure environ. Quand ça été mon tour, la madame regarde mon visa et dit : «C’est quoi ça? Dispense temporaire de carte de séjour?!?... » Elle attrape le téléphone et appelle un collègue… Je n’entends que quelques bribes de conversations… «Elle a fait un échange… C’est pas valide… elle ne pourra pas travailler pendant un moment… ce sera refusé…» Ceux qui me connaissent bien sauront qu’à ce moment-là j’avais les joues en feux. Je n’ai pas le bon visa. Il faut refaire une demande de visa de long séjour pour conjoint de français et ensuite on m’accorde la carte de séjour vie privée et familiale. Du moins, c’est ce que j’ai compris. La madame me donne rendez-vous : le 15 juin OK!!!! Là je n’ai pas le droit de travailler d’ici ce temps-là. Je n’ai plus de visa à partir du 27 avril, mais je serai quand même en situation régulière jusqu’au 15 juin (?!?). Ça a l’air que je suis exemptée de visa vu que je suis quand même entrée de façon régulière en France avec un visa long séjour et que je suis conjointe de Français (ce qui signifie que je devrai me promener en permanence avec mon acte de mariage sous le bras. Ça changera de la baguette.) Je n’y vois goutte. (Je me relis et je ne suis même pas sûre de comprendre vraiment ce qui se passe). Je suis comme dans un no man’s land entre le Québec et la France, pas tout à fait là-bas, ni vraiment ici. En flottement.

Le comble : mon permis de conduire expire le 10 juin, 5 jours avant mon rendez-vous, et j’ai besoin d’une carte de séjour pour pouvoir l’échanger contre un permis français.

Bienvenue dans mon monde.

lundi 2 mars 2009

Théâtreuse en déroute - II

J’ai beaucoup de compassion pour les personnages du théâtre de Tchekhov. Je trouve qu’ils font pitié. On dit souvent qu’ils sont «humains», «dotés d’une véritable psychologie», etc. Sans doute, oui, au théâtre… Sur la scène, ils sont plus vrais que nature (!) Ils sont peut-être malheureux, mais beaucoup plus vivants que moi qui suis là à les regarder vivre leur vie de personnages de théâtre. Je pense que c’est pour ça qu’on les trouve tellement humains : on se prend au jeu de la tranche de vie, c’est-à-dire qu’on suppose inconsciemment qu’il y a un avant et un après la pièce. Et ça, Tchekhov est maître dans l’art de nous y faire croire. Il nous mène en bateau, voyez-vous, je pense que ses pièces sont trop près de la réalité pour le théâtre. C’est du sur-théâtre. D’autres ont dit que son théâtre se rapprochait vraiment du genre romanesque… ça peut être une façon de le comprendre aussi : le roman, c’est vrai dans notre tête. Je parle d’une réalité imaginaire, qu’on mêle souvent avec la réalité réelle, une vie idéalisée, déformée au contact de l’interprétation qu’on en fait. Nos vies sont faites d’illusions et de désillusions, et sans l’imagination, la création (de solutions aux désillusions entre autres) je suis sûre qu’on mourrait tous instantanément. On se crée des raisons de vivre pour continuer à vivre et ne pas être malheureux. Les personnages de Tchekhov font tous ça : ils se font une raison. Ou ils meurent. C’est ça l’objet des pièces : pendant deux heures on voit plusieurs personnages qui se font une raison de leur existence. Et tous les êtres humains de la terre se font une raison, bonne ou mauvaise, on s’en fout.

Et je pense que c’est pour ça (entre autres) que le théâtre de Tchekhov est réputé difficile à monter, parce que ça ressemble tellement à ce qu’on peut vivre ontologiquement, qu’une fois mis en scène, on ne sait plus si on doit y croire, parce qu’en fin de compte, c’est du théâtre... Le contenu va à l’encontre du genre, le réel et l’imaginaire veulent prendre leur place au même endroit. C’est comme quand je donne des croquettes à mes deux chats : ils essayent de manger dans le même bol qui est beaucoup trop petit pour deux têtes de chats, et y arrivent difficilement. Finalement, ils se font une raison, et mangent chacun dans leur bol. Théâtre et réalité séparés, c’est beaucoup plus facile comme ça. Quand je vais voir et revoir les pièces de Tchekhov, j’ai, pendant de brefs moments, l’impression de toucher à quelque chose de la réalité, quelque chose de transcendant qui est là pour rester. Ça me rassure énormément. Je me sens chez moi, enfin. J’ai toujours envie de retourner chez nous, c’est pour ça que je retourne voir les pièces de Tchekhov. Ça n’a absolument rien de rationnel.

Je n’ai jamais eu l’impression d’être présente à la réalité. Je ne pense pas qu’il existe beaucoup d’humains qui le soient. Je suis soit occupée, soit préoccupée, je suis ici et là. Je suis toujours spectatrice de quelqu’un qui donne une interprétation du spectacle de sa vie, je suis figurante dans le théâtre des autres, vice-versa. Je lis des livres qui parlent des livres... Mais voilà, je suis obsédée par le théâtre de Tchekhov, c’est pas ma faute, c’est parce que j’arrive pas à m’en faire une raison, à savoir si c’est vrai ou si c’est faux, aucune approche n'est assez juste pour moi. (Quelle prétention!) Je ne fais pas la part des choses. «Tout est écrit», disait Tchekhov aux comédiens de la troupe de Stanislavski qui voulaient comprendre les personnages qu’ils interprétaient. Alors je continue à lire, à voir ce qu’en pensent les autres, et finalement, à ne pas trop chercher de solution… parce qu’après ça va être plate. (Quelle ironie!)

Bon. La prochaine fois je parlerai de rugby.

mercredi 25 février 2009

Théâtreuse en déroute - I

J’ai relevé le défi des six semaines. (En fait, cinq, parce que la première j’ai rien fait.) Je ne faisais pas un régime, là, j’ai juste écrit une partie de mon mémoire.

Mais je ne sais pas trop quoi penser de ce que j’ai écrit encore... 17 pages de jus de cerveau et d’excès de nicotine, n’ayons pas peur des maux... J’espère que c’est (un peu) bon. Je vais me poser de sérieuses questions si j’ai encore échoué à la tâche, disons que ça sera peut-être le signe qu’il faut passer à un autre appel. Je ne me suis pas imposé d’ultimatum, dans le style : si mon analyse est pas bonne, fuck off. J’ai suivi une mauvaise piste d’analyse pendant longtemps, c’est-à-dire un an presque jour pour jour, et quand je m’en suis rendu compte, je me suis demandé si j’étais faite pour les études supérieures en littérature. Sauf que depuis 10 ans j’ai rien fait d’autre que du théâtre, de la littérature et de l’université... à part peut-être boire de la bière au Cheval et chiller. Je jouais du piano et de la guitare, je faisais partie d’une chorale, j’écrivais même des chansons, j’ai mis tout ça de côté et je me suis jetée à tête perdue dans l’analyse dramaturgique sans me poser de questions. Aucune question, ça s’est fait tout seul. Je me foutais bien de savoir ce que j’allais pouvoir foutre dans la vie. Je faisais «ça», c’était bien assez. L’important c’était de faire ce que j’aimais et ce pour quoi je croyais avoir du talent et de l’envergure. J’ai choisi autrement dit la voie de la réussite. J’avais en tête l’assurance d’exceller dans mon domaine (!), ce que j’ai fait jusqu’à ce que j’entre à la maîtrise. Méchant bordel. Bonjour LA remise en question.

Avant d’écrire un blogue, j’écrivais à l’encre noire dans un épais cahier Hilroy bleu royal. J’ai reparcouru le passé à la recherche du moment où je m’étais trompée (Détrompez-vous, ceci n’est pas un épisode de Heroes, je n’ai pas de pouvoirs) et de réponses à mes questions existentielles. Je suis tombée sur le moment où j’ai pris la décision de crisser mon camp (c’est l’expression juste, donc sans guillemets) en France. J’étais écoeurée de Tout et j’ai choisi de changer le Tout de façon radicale. En choisissant l’inconnu, je choisissais le meilleur, encore une fois, à mes yeux. Je ne me suis posé aucune question. J’ai agi.

C’est fou «agir» comme ça. Quand tout va pour le mieux, c’est pas pire. Sinon, c’est l’Apocalypse.

J’ai étudié avec Marilou quelques jours quand je suis allée à Montréal. On jasait et puis on parlait de la maîtrise. Elle me racontait que Pierre Nepveu trouve regrettable que plusieurs étudiants choisissent plus souvent un sujet en fonction de sa cérébralité que de sa viscéralité, tsé, un sujet qui viendrait du coeur. Puisque je baignais à ce moment-là dans la soupe totalitaire de la remise en question et que je cherchais toujours davantage à m’encombrer dans les différentes perspectives d’une hypothétique solution, je me suis demandé si mon sujet à moi venait de mon coeur.
Les personnages d’Oncle Vania sont formidables, très colorés (par la vodka entre autres...), mais ils regrettent tous de ne pas avoir agi au moment opportun, de ne pas avoir eu le courage peut-être de choisir leur vie. Ils sont résignés, attendent de mourir. Dans la Mouette, au début ils sont remplis de projets ou ont déjà accompli de grandes choses, puis chacun leur tour, ils plongent dans une désillusion dévastatrice. Je déteste les Trois soeurs, parce que j’ai peur des incendies entre autres, mais aussi parce que j’ai juste envie de les secouer pour les sortir de leur torpeur. Et la Cerisaie... C’est tout simplement incroyable que la maison qu’on réussit à garder pour soi dans Oncle Vania finisse par être vendue dans la Cerisaie. C’est la même maison... la maison de la résignation... mouhahahahaha!... Tchekhov, sacré coquin!
À suivre...

lundi 19 janvier 2009

bebye

Chers vous autres,

Je l’avoue, j’ai passé deux semaines à Montréal. J’ai dû prévenir en tout 5 ou 6 personnes de ma venue. J’ai pris une décision de dernière minute le 19 décembre dernier parce que je n’assumais pas de m’ennuyer pendant le temps des fêtes.

Avant de partir, j’ai pris la décision de ne pas voir «tout le monde», pas parce que je vous aime pas ou que j’ai plus envie de vous voir, simplement parce que ça m’en faisait trop à faire! Mon passage à Montréal du mois de juillet dernier était vraiment intense et je n’avais pas envie de me retrouver dans le même genre de situation, à essayer de caser mes amis dans une plage horaire d’une heure avant d’aller en rejoindre d’autres ailleurs, etc. J’avais aussi envie de prendre du temps pour moi, dans ma ville, dans mes affaires et d’avoir le loisir d’improviser un peu, plutôt que d’être surbookée. Je m’excuse sincèrement auprès de ceux qui l’ont appris par le bouche à oreille, qui auraient voulu me voir et qui n’ont pas été tenus au courant. C’est une décision qui m’appartient et je l’assume. On se verra une autre fois et je ne vous oublie pas, bien au contraire. J’aimerais tant pouvoir profiter de vous chaque jour!

Finalement, je m’en allais à Montréal un peu pour remettre mes pendules à l’heure. Ça fait déjà un an que je vis ici : j’haïs ça autant que j’aime ça, j’arrive pas trop à me brancher là-dessus. Objectivement, je pense que j’ai eu autant de bonnes que de mauvaises expériences. J’ai arrêté de chercher la cause des mauvaises et j’essaie de me concentrer sur les bonnes, et d’en créer davantage. J’ai pris la résolution de faire comme si j’étais installée en permanence ici, question de vivre pleinement sans me demander à quel moment j’allais bien pouvoir revenir à Montréal, et le pourquoi du comment des procédures...

Je file ordinaire depuis un bout et le chapitre sur lequel je travaillais jusqu’au mois de novembre s’est avéré un véritable fiasco scientifique : le parfait reflet des tendances 2008 de mon esprit. Il est totalement à l’envers. Je devrai donc le réécrire à moitié. Je ne suis même pas déçue ou fâchée : ça me prenait juste ça pour me rendre compte à quel point j’ai auto-pathétisé ma vie ces dernier temps. Je ne vois plus clair, je dois changer d’attitude.

Je ferme provisoirement ce blogue, donc, parce que je n’ai plus le temps de l’entretenir.

Mes directrices m’ont donné 6 semaines pour écrire l’analyse complète et parfaite de la première pièce de mon corpus, ce que je vais m’appliquer à faire.

Je vous redonnerai des nouvelles le 1er mars, c’est une promesse.

Votre Ra