lundi 25 mai 2009

Rouge-queue noir

Je le sais que vous me trouvez fuckée de vivre mon retour à la terre, sauf que, quand même, avez-vous déjà vu cet oiseau-là ?





Non ?

Ben moi oui. Lalère.
J'ai aussi pêché une palourde en fin de semaine.





mercredi 20 mai 2009

Malajube et tranches de vie diverses

Bon. Avertissement. Ce billet est subjectif.

J’ai la tête dans le cul, je me suis couchée seulement à 1h32 du matin et j’ai bu deux petites bières. Sois je suis vraiment fatiguée, sois je suis vieille. Je pense que j’ai perdu l’habitude. Le voyage de retour en train à minuit est de plus en plus long à chaque fois. Je savais que j’allais penser ça un jour, mais je ne pensais pas que ce jour arriverait, parce que je ne croyais pas rester assez longtemps pour qu’il advienne.

Malajube. Premièrement, les invitations étaient bien là et j’en remercie les membres du groupe, ou la personne qui s’occupe de ces affaires-là…

Je me suis rendue compte que j’idéalisais la notion de backstage. La Madame du comptoir a dit à Vincent que pour rencontrer les musiciens on s’arrangeait après le show, comme d’habitude quoi! Finalement, pas de bracelet de pass, de cossin ou de groupe organisé (de toute façon, il n’y avait pas de backstage à proprement, parler… plutôt un genre de garde-robe donnant sur le Quai Valmy et un sidestage. Aha!) J’étais quasiment soulagée de le savoir, parce que je suis vraiment trop gênée avec les artistes. Ils m’intimident et on dirait qu’en les rencontrant, en leur serrant la main, ça brise leur aura artistique. Je suis trop romantique. (Pour ceux qui ne le savent pas, mon papa travaillait pour une compagnie de disque quand j’étais plus jeune. Je suis allez voir des milliers de shows backstage, au Forum comme au Spectrum, avec le pass et tout, les buffets, les journalistes, etc. C’était vraiment hot, je me sentais comme dans, tsé le film que le gars se fait engager comme journaliste au magazine Rolling Stones? J’adore ce film. C’est pour ça que j’idéalise la notion de backstage !)

Finalement, je ne suis pas allée voir les musiciens. Trop gênée! Mais il était aussi 11h et quart, il fallait partir vite pour pogner le train… et je n’ai pas trouvé que le show était tout à fait bon. Et oui. Et comme j’ai du mal à faire semblant dans la vie, j’ai préféré éviter la question, à savoir si j’avais passé une bonne soirée (question manipulatrice légitime posée par tous les artistes pour savoir s’ils étaient bons !!!) J’aime beaucoup Malajube, ils ont un son extraordinaire, incomparable et inimitable. Je pense qu’ils ont livré la marchandise hier, les gens autour de moi avaient l’air d’apprécier, mais j’ai trouvé que certaines tounes ne sont pas tellement «rentrées». C’était un peu inégal. Je suis romantique et trop exigeante peut-être…

C’était la première fois que je les voyais live. Je me suis fiée à leur réputation de bêtes de scène professionnelles et mes attentes n’ont pas été comblées. Vu mon expérience en matière de show, je sais que ça arrive parfois que notre band préféré fasse un show ordinaire et qu’on se l’explique souvent par des raisons qui manquent d’objectivité. C’est mon cas. Meilleure chance la prochaine fois, que je me dis... On étouffait dans cet entrepôt de bord de Seine où le son était cacanne. J’étais peut-être mal placée… N’empêche, je suis un peu écoeurée d’aller voir des shows dans des entrepôts, je n’y retournerai plus, pas pour un groupe comme Malajube entoucas. Je ne dénigre pas la démarche des organismes qui veulent promouvoir la culture(le Point Éphémère est en fait une association qui organise des manifestations artistiques de toutes sortes, si j’ai bien compris, et l’endroit est vraiment sympathique, il faut passer par là si vous venez à Paris), mais à mon avis, la salle n’était pas à la hauteur de la musique, donc je suis déçue. Alex, de l’association des Québécois à Paris, ne l’est pourtant pas, ce qui devrait mettre un dièse à mon commentaire. Il a posté des vidéos sur son blog si vous voulez aller voir! (Le son avait l’air meilleur dans ton coin, si je me fie à tes vidéos, Alex !)

J’essaie de démêler mes attentes. Malajube est en tournée, moi je suis en exil mettons. Je trouve que c’est difficile de faire la distinction entre mes attentes qui sont exponentielles (parce que c’est pas souvent qu’ils passent par ici et que je les adore) et celles que je devrais avoir envers un groupe, connu chez nous, mais qui débute à l’international.

My two cents !

lundi 18 mai 2009

Les gros poissons

On a découvert qu’il y avait des énormes poissons dans l’étang, dans la cour (ça me fait penser que je n’ai jamais photographié l’étang pour vous le montrer). On va essayer de les pêcher. On pense que c’est des tanches, paraît que ça se cuisine. Ça mange des méchants gros bouts de pain entoucas…

Il y a aussi un nouveau pensionnaire, un mini-lapin sortit de chez pas où. Il est très mignon, mais je dois l’observer avec les jumelles à partir de la fenêtre de la cuisine parce qu’il est timide… Je lui donne des carottes de loin.

J’essaie d’apprivoiser, non sans mal, les pigeons qui ont fait leur nid sur le balcon. J’en ai pris un l’autre fois dans ma main. Il est gentil, mais pas très beau.

Toujours sur la thématique «animaux», j’ai un superbe nid de collemboles sous le plancher de la chambre à coucher, conséquence du déluge de l’autre fois j’imagine. Ça ne sèche pas. Alors j’ai enlevé des bouts du plancher flottant et j’ai toujours la chanson de Malajube dans la tête (demain c’est le show, à Paris! J’ai une entrée back-stage, je suis tellement jet-set…! (merci Vincent de soutenir ma jet-settitude!) J’espère que je vais trouver quelque chose à dire d’intelligent autre que «je vous aiiiiiiimeeeeee»… Je ferai un topo mercredi.) J’ai aussi décollé de la tapisserie moisie et acheté des rideaux pour cacher le tout. Je n’investirai pas dans la rénovation : j’ai l’impression que si je défais un bout de l’appartement, il faudra le refaire au grand complet. C’est tellement beau la campagne…

Notre potager fait sa job de potager et la bouffe pousse à souhait même s’il ne fait pas tellement beau. J’essaie d’en profiter au maximum parce que l’année prochaine, je ne pense pas qu’on investisse dans la terre nourricière puisque notre retour sera imminent.

Les papiers sont prêts, manque plus qu’à y mettre de l’ordre. On poste ça demain.

dimanche 10 mai 2009

Star-system intime

Je commence à avoir ici des amis que je peux réellement appeler comme tel. Ça a pris du temps. Ce n’est pas tellement ma faute ni celle des autres : je suis atterri dans leur vie sans crier gare, je les ai trouvé tellement différents, dans leurs manières, leurs habitudes, leur culture, leur philosophie générale de l’existence, sans compter que nous ne parlons pas la même langue… au figuré bien sûr. Ils ont du penser la même chose, mais eux avaient l’avantage d’être confortablement chez eux pour faire ma connaissance, moi j’étais vide de… moi. Ou bien trop chargée d’un moi folklorique. Traîner des idées toutes faites, des préjugés, bons et mauvais… J’avais vécu sur un territoire exotique à leurs yeux, mais qui ne l’avait jamais été pour moi. Trop pleine de moi : je n’avais plus les moyens de m’afficher dans le concret, manque de repère, manque de crochet pour une réalité, à moi, qui n’était pas tellement pertinente dans un nouvel espace. Aujourd’hui je suis victime de l’exotisme qui m’a prédéfinie et je rêve du Québec de la même façon que je rêvais de la France il n’y pas si longtemps… déjà. Je n’ai pas vu les possibles du réel ici, mais je les cherche toujours, bien que mes jours dans ce no man’s land de ma création soient désormais à peu près comptés…

À part mes quelques amis, la plupart des gens que je fréquente sont restés des connaissances, de très bonnes connaissances, disons, et j’apprécie leur compagnie. On échange maintenant autre chose que des banalités et comme je suis un peu plus au fait de l’actualité française, je comprends les jokes et les insides. C’est important, pour être complices… Parler à quelqu’un qui n’a pas le même univers de référence que le vôtre finit par devenir ennuyeux - à moins d’être en voyage et de jouer le touriste surpris – parce qu’on ne peut rien partager finalement… Mais je ne suis pas une touriste (pas dans ma tête entoucas). J’ai un passé ici, culturel et social, je parle une nouvelle langue, un peu moins colorée que l’originale probablement, qui me donne les moyens de m’intégrer et ceux de passer presque inaperçue. L’autre fois, quelqu’un a demandé à Chéri si j’étais Française ou Québécoise. Il hésitait vraiment, sans rire. Il pensait que je niaisais en imitant l’accent. Je me suis dit qu’aux premiers abords, je n’étais donc plus tellement une curiosité, mais que ma place sur le territoire était encore relative : maintenant, au lieu de s’exclamer sur le fait que je sois Canadieeeeeeeeeeenne, les gens me demandent d’où je viens. Ils hésitent… «Vous avez un accent du Sud?» Je suis donc d’ici, mais d’ailleurs à la fois. Je ne pourrais pas vraiment dire d’où.

Quand mes connaissances me demandent de mes nouvelles, c’est souvent pour savoir comment je vis l’exil. Il me semble que les gens veulent avoir la confirmation que c’est souffrant et me demandent si je m’ennuie de ma famille. Ça n’a rien de péjoratif comme question, je pense qu’ils cherchent à se rapprocher de moi de façon plus intime, autrement que par ce foutu lien ancestral qui a fait de nous des cousins éloignés. Tout le monde a souffert un jour, tout le monde s’est déjà ennuyé de quelque chose et chacun peut comprendre cette douleur, quelle qu’elle soit. C’est ce que je partage.

Je leur réponds toujours que non, je ne m’ennuie pas de ma famille, en fait, je ne m’ennuie plus de ma famille. Ça les fait bien rire… La famille basta ! Non... Ils seront toujours là, les membres de ma famille et m’idéaliseront toujours de la même manière. Je suis une enfant devenue adulte, une grande sœur (Madame Méchante, pour les intimes…), une photographie sur un bureau, une biographie palpitante à raconter, une fierté, l’espoir parfois. À moins qu’un des membres de cette famille commette un crime odieux, nos relations ne risquent pas tellement de changer. Cette permanence ne comporte rien qui puisse me faire souffrir, au contraire, elle me rassure en ce qu’elle représente à la fois mon autonomie et ma bouée de sauvetage. Je les ai quittés, sûre de les revoir comme ils étaient quand je suis partie, car je les idéalise aussi. Peut-être aussi que j’ai des liens familiaux d’une autre nature ici, mais qui savent jouer la même berceuse que là-bas. Je ne sais pas.

Non, je m’ennuie de ces amis qui me mettaient chaque jour au défi de leur fragilité et me renvoyaient ma réalité, des images contrastées de moi-même en pleine figure. Maintenant, leurs spectres me giflent à grands coups de souvenirs. J’ai du mal à avancer dans la durée sans me regarder souvent dans la glace de mes amis et d’y reconnaître ma place dans le monde, ma place d’amie. C’est la dynamique de ce star-system intime qui me manque le plus. Cette partie de moi est encore enfermée en dehors de moi. Elle cherche, sans jamais trouver, quelqu’un aux alentours à qui elle aurait donné un double des clés.

lundi 4 mai 2009

Heures de vol

Pffffffffff. Je suis fatiguée. J’ai rêvé d’Andy Warhol toute la nuit, de soupe Campbell et de chaises électriques, de New York, de cinéma et de gens qui se droguent dans une Factory. Ça m’apprendra de lire le Télérama avant de me coucher. Ouais, je rêve artistique ces temps-ci. Avant-hier nuit, j’étais dans un chœur d’opéra et pendant que je chantais, en solo, la Habanera de Carmen, je me suis envolée. Ça arrive, dans les rêves. Autrement, je chante très mal la Habanera. Je ne sais pas pourquoi c’était cette chanson en particulier. Je ne la connais pas par cœur et le maître de chorale de mon rêve a été obligé de me fredonner les premières notes. J’ai eu un méchant blanc… Après, je me suis envolée en chantant. Je survolais la cour, à Bonnelles, et je suivais un personnage, qui volait aussi et qui était habillé tout en rouge... L'amour est un oiseau rebelle... C’était cool. J’ai même reçu un salaire pour mon spectacle…

J’ai du mal à m’endormir depuis que Scapin se couche à côté de ma face: quand je le flatte pas, il boit une demi-heure dans mon verre d’eau. C’est très bruyant.

J’ai terminé le chapitre 2 de mon mémoire. J’essaie de commencer le troisième, mais je suis vedge. Je n’aime pas tellement la troisième pièce de mon corpus (Uncle Vanya de Howard Barker, une réécriture de Tchekhov, «contre» Tchekhov, mais sans pouvoir s’en débarrasser totalement, compliqué… d’ailleurs c’est le sous-titre, «une complication»…), je ne la comprends pas tellement et j’ai beau lire à son sujet, elle reste obscure. Alors je prends mon temps, même si je n’en ai plus tellement. En fait, je ne prends pas mon temps, je m’acharne et j’essaie de me dépêcher, mais ça ne fonctionne pas. Je reste avec l’impression d’avoir pressé tout le jus.
Mais je radote : je vais passer à un autre sujet.

Je suis fatiguée de la paperasse aussi. Après ma première demande de visa l’an dernier, le mariage, je suis maintenant en quête des papiers pour ma deuxième demande de visa (gratuit) et je gère à mi-temps la demande de résidence de Chéri (490 $). Demain je vais à l’ambassade (31 euros)pour faire assermenter un truc, le fameux formulaire qui dit que je suis Canadienne, mais que je n’habite pas au Québec, mais que je suis, pour Chéri, de la famille qui réside au Québec. J’ai reçu un permis de conduire valide sans photo et sans signature (78$) après plusieurs tergiversations avec la SAAQ. Alléluia.

Je sais pas, peut-être que cet après-midi je vais aller au Starbuck (2,30 euros). Je suis aussi à la recherche d’une épicerie italienne qui vendrait de la farine de type 00 (?), pour faire la pâte à pizza de Jamie Oliver (cadeau). Je crois qu’il y en a une sur la rue Daguerre (8,40 euros).

Je n’ai presque pas apporté de disques quand je suis déménagée ici. J’ai amené mes préférés seulement, le reste est sur mon disque dur. Tantôt, j’ai ouvert ma pochette pour voir ce que je pourrais bien écouter ce matin et j’ai eu l’impression qu’elle appartenait à quelqu’un d’autre.