jeudi 17 juillet 2008

Scier une tête

Il existe deux sortes de personnes : ceusses qui tuent leur bouffe pour la manger ensuite (il la dépèce, toute, eux-mêmes) et ceusses qui l’achètent à l’épicerie. Je fais partie de la deuxième catégorie, bien que je n’ai absolument rien contre la première, SAUF QUE j’aime manger du lapin, et il vient avec la tête (les yeux son encore dans les orbites) au Champion. En tant que consommatrice de viande de deuxième catégorie, on peut dire sans hésiter que je suis fourrée.
Je pars demain (hihi un post pré-préparé pour vous mes chéris) pour Montréal et mon copain a quand même un peu de peine de me voir partir (ça nous rappelle des souvenirs tristes d’aurevoirs déchirants à l’aéroport quand on doit se quitter...) et j’ai décidé de décongeler le lapin que j’ai acheté il y a deux semaine au Champion et de le préparer pour lui ce soir, malgré mon horreur des têtes de lapins sans peau.


C’est bizarre, quand t’as besoin d’un couteau qui coupe, y’en a jamais à portée...

Voici mon lapin, je n’arrive pas à lui couper la tête, le coeur me lève, d’autant plus que sans couteau coupant, je dois quelque peu «scier» son cou. Je dois tourner la tête (la mienne) pour le faire.


Maintenant, à force de scier, sa langue est sortie. C’est dégueu.

Là j’ai réussi, mais ce n’est pas moi qui prends la photo. C’est chéri.

Présentement, je me tiens dos à mon lapin dont je viens de couper la tête. Je n’arrive plus à le regarder. Chéri devra finir de découper le lapin. Manger le lapin devrait être plus facile que de le scier...

mercredi 16 juillet 2008

Quand le grand Cric fait Crac

Billet sincère et sans trop d’ironie : mes amis, j’ai touché le fond hier.

Fuck, je m’ennuie, y’a rien à faire. J’ai l’impression de passer à côté de ma vie, d’avoir manqué le train. Ça fait presque 5 mois que je suis ici et j’arrive pas à m’intégrer, à me sentir chez moi et à exister ici, maintenant, en France. Remarquez que je n’ai peut-être pas choisi la voie la plus facile. Écrire un mémoire en étant pas inscrite à l’université ici, c’était peut-être pas winner. Je ne le savais pas d’avance. Mon optimisme et moi croyions que c’était possible, voire facile, l’été dernier. Je pense que j’ai fait des efforts (déjà, je suis capable de parler fort en public, ce que je n’arrivais pas à faire en arrivant; j’ai réappris à conduire; je fais des trucs de Français, comme aller passer un week-end en Bretagne; je mange des lardons; je dit, à la boulangerie : «ce sera touuuuut!»; je dis «automate» au lieu de «guichet automatique», relou, ouf, planquer, bonsoir ; je vouvoie les gens (!)), j’essaie même d’être amie avec mes voisins, avec qui j’ai, sans aucun doute, zéro point en commun, sauf peut-être le fait d’être humaine. J’arrête pas de me demander ce que j’ai fait de pas correct pour que ça marche pas (Si quelqu’un d’entre vous croit détenir la vérité sur moi, prière de me laisser un commentaire). Y’a des moments où ça allait mieux pourtant, je ne sais vraiment pas ce qui fait que je retombe toujours dans le même pattern cave et négatif. Pour tout vous dire, je ne me reconnais même pas une miette là-dedans, je suis rarement déprimée, me semble (?!?)

Franchement, je fais une dépression, j’ai tous les symptômes. Le mal du pays est une dépression en soi, sauf que c’est le genre de blues inguérissable à mon avis. Si on tient compte qu’on guérit d’une dépression en changeant d’attitude face à nos idées noires, on peut pas dire que j’ai rien fait pour (j’en ai peut-être pas fait assez? Je ne le saurai jamais). Régler le problème n’est pas si difficile au fond : il faut juste revenir, que je me dis... je me bourrerai pas de pilules avant d’être retournée à Montréal, juste pour voir, si c’est véritablement ça le problème. Pour le moment, c’est dur de croire qu’il s’agit d’autre chose : j’en rêve toutes les nuits, ça devient maladif. Mais je garde l’oeil ouvert, j’ai peut-être juste mal digéré mon complexe d’Oedipe, qui sait?

Je craque. Coup de tête d’envergure : j’ai débloqué des fonds chez Mastercard et je fais un petit aller-retour imprévu (et dangereux, oui, car maintenant je peux vraiment dire avec assurance que je suis dans une situation financière plus que précaire, mais la santé, «ça n’a pas de prix» (maudit slogan de mastercard, on finit par y croire...)) à Montréal. (Je n’aurai pas le temps d’aller tous vous voir mes chéris, j’espère que c’est sans rancune).

Billet sincère: l’optimisme qui gît à mes côtés me dit de vous dire qu’elle espère sincèrement vous revenir top shape dans quelques jours pour pouvoir vous raconter à nouveau les joies et les complications de son existence.

samedi 5 juillet 2008

Dernières fois en mode playback

Ça y est, c’est fait : je suis allée à Paris en Renault-Laguna-vert-émeraude. Le voyage était à la hauteur de sa réputation. Si vous cherchez l’enfer, il se trouve tout le long du périphérique intérieur, Paris, France, et dans toutes les rues du 18e arrondissement, où j’ai cherché, en vain, un parking gratuit. Ça aurait été plus simple de rester stationnée dans la place payante (sans payer) que j’avais trouvée presque en face de l’appart de Sam et Mélanie, qu’ils ont d’ailleurs quitté hier pour retourner à Montréal (je n’ai plus de permanence québécoise à Paris. J’aurais dû abuser davantage de leur hospitalité, ça n’a pas adonné; je me vengerai sur les prochains erasmus...) J’ai récupéré plusieurs objets sacrifiés aux prix d’un retour plus léger et donc moins coûteux: une imprimante (photo, c’est cool), plein de cahiers et de porte-folio, une poubelle assez étrange, mais qui joue son rôle à merveille, une bible (!), un sac de revues, des débarbouillettes, des épices et d’autres restant de bouffe non-périssables, 3-4 plantes et un sac plastique plein de carambars aux saveurs inusitées (Merci!!!). Je réitère: on a ce qu’on mérite dans la vie. J’avais moi-même donné tout le contenu de mon garde-manger à des amis avant de quitter Montréal.

Trouvez un parking gratuit, ouais... courage. Malgré toute la petite monnaie qui traîne dans le fond de votre sacoche, il n’est pas possible de se stationner sans carte magnétique parisienne de stationnement (disponible dans tous les bureaux de tabac). Trop pressée (et de toute façon trop cassée) pour aller m’acheter une carte, j’ai pris mon optimisme par le bras et l’ai assis à la place du co-pilote. Il faisait environ 35° mardi dernier (donc 45° dans la Laguna), j’étais déjà trempée avant de me rasseoir dans la voiture. Je ne me souviens plus combien de fois j’ai tourné à droite. Je trouve finalement une place sur un viaduc, où il y a plein de place, ce que je trouve étrange. Je demande alors à un livreur (en disant en premier que je n’étais pas de Paris (AHAHHAA! Comme si ça paraissait pas!) si je peux rester parkée là, mais il n’a pas le temps de me répondre qu’ un chauffeur de taxi robeu (arabe) qui passait par là s’arrête et me crie de sa voiture que j’allais être remorquée à coup sûr. J’ai quand même remercié le livreur, et suis allée reprendre les rênes de mes 7 chevaux, pour 40 bonnes minutes de cassage de tête (à 1,50 euros/litres d’essence). C’est beau Paris, mais je me suis tellement perdue que j’ai dû remettre en marche le GPS (l’optimisme avait fondu sur son siège) pour finalement revenir me parker à peu près au même endroit qu’en arrivant, au risque d’avoir une contravention (que je n’ai pas eue : yé). En ressortant de la voiture, je me suis dit : regardez-moi Parisiens de Montmartre, je suis la reine du wet t-shirt... et aussi du wet short. J’étais mignonne, y’a pas de doute. Si ça n’avait pas été indécent, j’aurais tout enlevé tellement j’avais chaud. J’ai mis tellement de temps à me stationner que Sam et Mel pensaient que j’avais filé avec leur trucs (j’avoue qu’à un moment donné, j’y ai pensé...) sans revenir prendre mon café (et mon verre de 7up grenadine, vu qu’il faisait chaud à boire du café), et surtout sans leur dire au revoir. On a parlé de choses et d’autres en sachant très bien que c’était la dernière fois avant longtemps qu’on pouvait s’admirer la bouille. Je pense que je comprends mieux mes amis maintenant, ceux qui ont compté et profité avec moi des derniers jours que j’ai passés à Montréal. C’est affreusement triste de se quitter, même quand on se connait pas tant que ça. J’avais le motton quand j’ai regardé dans mon rétroviseur les deux amoureux, bras dessous, bras dessous, retourner vers le 122 Ordener, qui faisait déjà pour moi parti des souvenirs. Deux dernières fois donc... enfin, j’espère... parce que les adieux aux amis sont certainement les seules et uniques raisons qui justifient que je risque la vie de mon char à Paris.