lundi 22 décembre 2008

La dinde ne fait rien à l'affaire

Souvent quand je file ordinaire, un évènement extérieur hors de mon contrôle survient telle la métaphore de ma vie ( ! ). Bon, je suis pas si superstitieuse... mais en fin de semaine, la métaphore était pas mal réussie.

Je vais vous épargner les détails de ma déchéance en vous disant simplement que j’ai passé une semaine de merde à m’apitoyer, à me morfondre et à me poser des questions ontologiques. Heureusement, vendredi j’allais un peu mieux, j’ai passé l’après-midi à jaser avec Laetitia et son chien Biscotte : on a bu du café (sauf Biscotte) et on est allée marcher dans la bouette du bois de Chevreuse. Il faisait beau en plus, ce qui est assez rare. Je peux dire avec assurance que j’ai profité de cette journée sur terre et régler plusieurs problèmes qui me chicotaient inutilement l’esprit. Heureusement.

Mais voilà, samedi la grisaille était de retour et j’étais plus insupportable que jamais. Apparemment, j’ai dégagé tellement d’énergie négative que les canalisations d’eau de la rue de la Division Leclerc ont explosé, juste sous le porche de notre ferme, ce qui a eu pour effet d’inonder et la rue, et l’appartement sous le nôtre. Le déluge, quoi. Les pauvres nouveaux locataires ont été chanceux dans leur malchance, ils n’avaient pas encore aménagé, mais avaient tout de même passé toute la journée à peinturer... Ils étaient en torpinouche. On s’est rendu compte du déferlement aqueux vers 22h30 seulement, alors que je sortais du four une magnifique dinde de 4 kilos farcie à la saucisse de Toulouse et aux oignons (Gautier, je suis toujours tes conseils).

Quand je suis arrivée ici, je trouvais souvent que les Français n'étaient pas à leur affaire, au travail surtout, qu'ils étaient lambineux, égoïstes, qu’ils se dégagaient toujours de toutes responsabilités, qu’on avait pas de services, que ça «fonctionne mal», que c’était mal «géré», alouette... En fait, c’est seulement différent et j’ai appris à faire gentiment ce qu’on me demande pour obtenir ce que je veux, plutôt que de passer des heures à dire que «ça pas d’allure !!!» Mais je ne sais toujours pas quoi penser du fait qu’on vienne réparer sur le champ une canalisation d’eau explosée en pleine nuit. D'un côté, je me dis : wow, quelle efficacité ! Bravo ! C’est pas à Montréal qu’on verrait ça (une année, l’eau a coulé dans ma rue pendant trois jours et trois nuits, en plein hiver sans que personne ne déplace son cul pour venir évaluer la situation...) D’un autre côté, j’ai pas vraiment envie d’entendre un bruit de marteau piqueur à 2h00 du mat’, voyez-vous... surtout quand la canalisation à réparer en question se trouve dans le sol juste en dessous de la fenêtre de ma chambre à coucher. Eh oui, un chantier s’est monté en quelques minutes pour réparer la fuite en pleine nuit. Scies, marteaux piqueurs et pelle mécanique (!!!). Les Français du service de l’eau ont fait un énorme trou et se sont obstinés entre eux jusqu’à 6h00 du matin sur le pourquoi du comment de la fuite, comme dans les films français. Présentement, ils semblent déjà avoir réglé le problème et sont en train de combler le trou. Je n’ai même pas eu le temps de prendre une photo ! Trop rapides, les Français !

Il faut savoir qu’ici, ce sont les particuliers ou les propriétaires qui paient l’eau (au débit) qui, de surcroît, coûte plus cher qu’au Québec, où l’on est simplement taxés, si je ne me trompe. Quand survient un problème, vaut mieux le régler rapidement parce que ça fait gonfler les factures. Alors, je n’ai pas chialé, j’ai plutôt ricané, même si ce n’était pas drôle... Maintenant, on a une plage sous le porche, et les voisins, chanceux, en ont une dans leur appart. L’eau a fait remonter plein de sable. Moi qui m’ennuyais de la Corse... L’inondation aura eu du bon.

Morales de cette histoire :
Vaut mieux être de bonne humeur que de faire éclater les canalisations de la rue de la Division Leclerc, parce qu’après ça nous empêche de dormir.

Quand la plage se pointe chez toi sans prévenir, c’est qu’il est temps de prendre des vacances.

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