samedi 27 septembre 2008

Dark side of the blog

Chers amis lecteurs, ce n’est pas la fin, je me sens tout simplement l’âme au bilan.

J’ai atteint le stade critique où le nombre de mots contenu dans ce blogue dépasse celui de mon mémoire... ce qui n’est pas très sérieux (pour le moment du moins). Cela m’aura au moins appris une chose : j’aime écrire. J’ai mis des heures pour écrire et réviser certains billets, dont je suis, sans prétention, assez fière, même s’il ne s’agit que d’anecdotes rurales et banales. Je crois que j’ai besoin de rendre ma vie extraordinaire et trépidante à mes yeux en la réécrivant, et en la partageant surtout. J’en ai besoin, parce que je suis éloignée de tout ce que je connais. J’ai l’impression qu’en écrivant (et en riant beaucoup de) ma petite vie, même si c’est n’importe quoi, j’arrive à mieux la comprendre et l’apprivoiser.

Mais c’est à la fois stimulant et déprimant.

Parce que je suis un peu (pas mal) accroc à Internet depuis que je suis arrivée ici, et ça commence à devenir un vrai bouffe-temps. Tenir un blogue ne m’a pas nécessairement aidé dans ce cas-ci. De façon générale, j’ai de la difficulté à me débrancher, comme si j’avais peur de manquer quelque chose ou de manquer à quelqu’un, comme si Internet était tout ce qui me restait pour faire la part des choses et rassembler mon monde... c’est pas tout à fait vrai... c’est mon imagination qui comble les vides et qui fait tout le travail en fin de compte : je suis juste assise devant l’écran de mon existence, et je me sens de moins en moins bien dans cette position. J’ai le sentiment de vivre deux moitiés de vies qui ont du mal à s’accorder : ma vie de Montréal, parce que je garde contact avec tout le monde, mais que je n’y suis pas, et ma vie de Française que je ne vis pas à fond à cause de ma vie fictive à Montréal. Étrange tout ça... Je crois bien avoir trouvé la source de ce mal du pays qui me ronge encore, mais plus de la même façon. Dans ces conditions, c’est dur de trouver un équilibre, quel qu’il soit. Je me sens pognée dans une cage virtuelle. Cette semaine, je me suis rendue compte que ça faisait huit mois que je n’avais pas mis les pieds au théâtre alors que j’y allais parfois 3 ou 4 fois par semaine... et en plus je donne des raisons bidons quand on veut savoir pourquoi je n’y vais pas.

Changer de raison de vivre, ça me fait peur, plus que de changer de pays.

Étant donné mon planning surchargé des prochaines semaines, je me dis que c’est certainement le bon moment pour enfiler les bottes de la réalité et sauter à pied joints dans la bouette du plancher des vaches. J’ai envie de redevenir la personne que je connais bien, la même qui a décidé un jour qu’elle irait vivre en France, celle qui connaît par coeur la programmation de tous les théâtres de la ville, celle qui a envie d’écrire un mémoire.

3 commentaires:

Éric a dit…

NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOoooooooooooooooooooooooooooonnnnnnnnnnnnnnnnn!

Choix sensé, Rachel. C'est important parfois de vivre à fond sa vie à l'étranger, et ce n'est pas nécessairement en prenant toujours tes distances pour la raconter et l'écrire que ça va fonctionner.

Je te souhaite tout plein de beaux moments, le théâtre à Paris ça roque, je vais devoir m'habituer à des nouvelles plus sporadiques de ta part mais je me dis que quand on se reverra, ça t'en fera juste plus à conter.

Unknown a dit…

"je me dis que c’est certainement le bon moment pour enfiler les bottes de la réalité et sauter à pied joints dans la bouette du plancher des vaches."

c'est vraiment bien dit. et je devrais faire de même parce que je tourne en rond sur le net moi aussi ( du blog à livejournal à myspace à facebook à deviantart et on recommence ) et j'ai l'impression de n'avoir presque plus de vie en dehors de ça.

ça me prendrait un mémoir à écrire ou bien un mariage à préparer, ce qui n'est pas prêt d'arriver!

j'adore ta façon de décrire la réalité quotidienne. et dans mon voyeurisme internetien, j'exige des photos du mariage! et je vous souhaite tout plein de bonheur.

Rachel a dit…

Merci beaucoup Chaos!
Pour sortir de la ronde infernale d'Internet, je m'oblige à sortir prendre une marche... ça l'air d'une activité de vieux, mais ça fait la job et ça remet de bonne humeur!!!
Et c'est sûr que je mets des photos du mariage, je vais tout décrire dans le moindre détail, à bientôt!