mercredi 10 septembre 2008

Corse 103 - Comment se faire attaquer par un cochon sauvage

Après les cochonnes, les cochons, ça va de soi.

Ce qu’il faut d’abord comprendre, c’est qu’en Corse, les animaux sont libres d’errer où bon leur semble. Quand on va au restaurant, il y a toujours deux-trois chats et deux-trois chiens qui viennent s’asseoir à côté de toi à tour de rôle pour partager ton assiette. Ça dérange personne. (Y’a même un chien qui m’a suivie jusqu’à la voiture et qui a tenté de voler le paquet de biscuits que j’avais laisser dans la portière.) Les animaux dits «de la ferme» ne font pas exception à la règle. Par exemple, j’escalade une montagne (pour aller voir le Lac de Nino, 1762 mètres au-dessus du niveau de la mer), en haut il y a des vaches et des chevaux (je sais pas comment ils ont fait pour arriver là, mais ils y sont). Ils sont tous marqués ou ont des cloches dans le cou, ce qui signifie qu’ils appartiennent à quelqu’un (quelle perspicacité me direz-vous!) qui les laisse paître comme si de rien n’était. Comme vous pouvez le constater, la Corse, c’est ben relax. Donc, les animaux se promènent et parfois se trouvent sur la route, au détour d’un virage en épingle ou plus fréquemment, en plein milieu du chemin, surtout la nuit. Il n’y a pas que des chiens, des chats, des chevaux et des vaches, non non, il y a aussi des cochons. Certains sont marqués, et d’autres non. Il existe donc des cochons sauvages (pas des sangliers, des cochons) qui vivent dans la forêt et que les Corses chassent (pour faire du Lonzu, miam). D’ailleurs, une nuit, ça m’a empêché de dormir. Je vous explique la chasse au cochon sauvage : 5-6 chasseurs se placent au bord de la route, face à la forêt, sur environ 500 mètres de long disons. D’autres chasseurs partent de l’autre bout de la forêt et font une battue pour pogner les cochons en sandwich (en smoke-meat) et les tuer. C’est pas très éthique comme façon de chasser le cochon, ni très prudent (je voudrais pas être le chasseur qui fait la battue...), mais ce qui me dérange le plus là-dedans, c’est le bruit des klaxons. Admettons que quelqu’un passe en char sur la route et qu’il est, soit végétarien, soit anti-chasse-aux-cochons, soit un méchant farceur, il va peser sur le klaxon pendant 500 mètres pour que les cochons aient peur et se sauvent, ce qui, évidemment, a pour principale conséquence de faire chier les chasseurs et la fille en camping, 5 kilomètres plus loin. C’est très écho, la Corse.

On allait se baigner dans une rivière (pas la même que celles des cochonnes, une autre, près des Aiguilles de Bavela, au Sud) et on voulait pique-niquer là-bas. On avait plein de provisions succulentes. Rendus dans le stationnement en haut de la rivière, on aperçoit le plus gros cochon sauvage qu’on ait jamais vu pendant notre séjour en Corse, c’est-à-dire qu’il faisait environ 3 pieds de haut (il m’arrivait un peu plus haut que la taille, genre) et au moins 6 pieds de long (je vous jure, j’exagère pas, il aurait été plus grand que moi s’il s’était tenu debout). Il vaquait dans le stationnement, comme s’il était chez lui, et personne ne s’en préoccupait, même s’il approchait de très près les personnes et les voitures. Il était gros, mais ultra maigre, l’air malade, bref, il n’inspirait pas confiance, mais on essayait de l’ignorer tout en ouvrant le coffre du char et en chargeant l’épicerie dans nos sac-à-dos. Laetitia me tend un premier sac de fruits que je place dans mon sac-à-dos en lui jasant. Elle aperçoit soudain le gros cochon à côté d’elle (moi je ne l’avais pas vu) et se met à crier en reculant. Le gros cochon grogne et semble en avoir après le deuxième sac de fruit qu’elle voulait me donner. Je suis pétrifiée; nous l'étions tous. Laetitia essaie alors de se faire obéir du cochon en lui disant : NON! NON! NOOOOOOON! Je ne bouge toujours pas, Laetitia a toujours le sac de fruits dans sa main. Le cochon insiste et Laetitia, qui est maintenant pognée entre la bête et un gros arbuste, fini par lui lancer le sac de fruits au moment où il tente de la mordre (et oui, un cochon, ça mord). Le cochon a tout mangé, même le sac plastique (nous ne saurons jamais s’il a chié emballé pouhahaha!) On est vite descendus à la rivière, traumatisés par l’incident du cochon affamé.

En revenant (3 heures plus tard), on s'est rendu compte qu'on avait laissé la porte de la voiture ouverte (pas débarrée là... grande ouverte!). On s’est même pas fait volé le MP3. Relax...

*****
Méchante belle journée aujourd’hui. Je me suis réveillée à 4h du matin, top shape. Je me suis levé, j’ai allumé l’ordi : mon ami Simon Poulin reprend du service sur Ton papa me fourre! Et je pogne Éric S. Lalère sur msn. J’ai terminé une nouvelle et je l’ai envoyée pour le Livre noir de Ta mère (oui oui je vous tiens au courant, elle est tellement étrange cette nouvelle que j’ai franchement aucune idée du verdict de Ta mère. Entoucas.) J'ai aussi découvert comment mettre des hyperliens dans mes billets (ben oui je suis slow...)!

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Seigneur, plus de péripéties, pluuuuss!
Une nouvelle ?? OUIII! J'ai hâte! :P

Anonyme a dit…

ce n'était pas plutot un sanglier par hasard?? les cochons sont souvent tres gourmands et n'hésitent pas a se servir mais la j'avoue, j'ai un doute !!
toujours la même corse, que cette histoire a bien fait rire :))

Rachel a dit…

Effectivement, mes amis et moi sommes venus à la conclusion que c'était une femmelle sanglier.
Ça me fait plaisir qu'une Corse ait lu mes aventures! Et pour le mal du pays, je connais... ça passera, malgré tout! Ne lâche surtout pas et vive la Corse!