mercredi 18 juin 2008

Jeux de pistes au Jardin du Luxembourg

Il y a eu une grève de RER lundi, ma belle-mère m’a appeler pour me le dire. Je passe tellement de temps dans ma cuisine à essayer d’écrire, que j'ai pris cette nouvelle très au sérieux. Plus de RER, quoi faire? Pourtant, c’est pas en France qu’on devrait s’inquiéter de ce genre de chose, si vous voyez ce que je veux dire. Moi, j’ai comme capoté. J’avais donné rendez-vous à une amie québécoise de passage à Paris le lendemain, et je lui ai tout de suite écrit un courriel pour lui dire que je ne pouvais pas bouger de la maison, impossible de me rendre en voiture à cause des 70 kilomètres de bouchons, il fallait remettre ça, j’allais tout manqué, maudits Français, merde, etc. ... bref, je me suis pété un beau cartoon à la drama queen... mais je m’en suis rendue compte seulement le lendemain matin, quand Chéri m’a dit de me calmer et de consulter le site de la RATP (l’équivalent de stm.info) avant de m'ouvrir les veines : 2 trains sur 3 allaient passer mardi sur la ligne B, pendant toute la journée. Vive la France.

Voyant que je m’échauffais l’esprit pour un événement aussi banal, je me suis dit : c’est bon, il faut sortir de la cuisine, là... La schizophrénie me guette à chaque instant. J’ai donc réécrit à mon amie, mais elle a dû prendre le message trop tard... J’ai même appelé d’autres amis pour savoir ce qu’ils faisaient, mais ils étaient occupés jusqu’au soir. Après une phase d’hésitation un peu folle (j’y vas-tu, j’y vas-tu pas?!?!) je suis partie comme une comète, en proie à une autre pulsion, me disant qu’il ne fallait surtout pas que je manque ma journée.

J’étais assise au Jardin du Luxembourg, en train de me dire que j’étais à Paris, que je n’avais rien à faire (ou pas envie de faire quelque chose, c'est Paris, on s'entend... j’avais amené les 3 livres d’Ubersfeld pour relire et relire encore une partie que je n’arrive pas à expliquer dans mon mémoire... on pourra pas dire que j’ai pas essayé de travailler...), et que je devrais me calmer les nerfs, quand tout à coup, un visage familier surgit d’entre tous les visages anonymes. Stéphane Vachon, en chair et en os, est passé à un mètre de ma chaise. Je me suis dit qu’il avait été envoyé en mission de filature par mes directrices pour me kidnapper et me séquestrer dans une pièce sombre et humide de la BNF, réservée aux travaux forcés pour mauvaises étudiantes, et que j’allais y rester jusqu’à ce que le bout de mes doigts saignent d’avoir trop écrit mon mémoire. Heureusement, j’avais mes lunettes fumées de star et je portais des vêtements neufs de la semaine dernière. Je me suis recroquevillée sur ma chaise et je suis passé inaperçue. J’ai évité de justesse une sévère correction. Pour me venger, j’ai joué son propre jeu et j’ai fait une paparazzi de moi-même.





Je pense envoyer ces photos au responsable des études supérieures du Département pour justifier ma demande de prolongation : comment voulez-vous que je travaille avec une pression pareille?!?
...en fait je me demande si c’est vraiment Stéphane Vachon que j’ai vu, ou si ce n’est qu’un mirage. Il avait l’air plus vieux que d’habitude. Depuis combien de temps suis-je partie déjà? Bref, cette apparition, quelle qu’elle soit, a porté ses fruits : je suis allée me cacher dans un coin pour relire Ubersfeld.

3 commentaires:

Joffrey MONNIER a dit…

J'adore te lire, tu me fais bien rire ! Bon courage chez les français...

Danger Ranger a dit…

Cibole, les trois livres d'Ubersfeld! Mets-en qu'on pourra pas dire que t'as pas essayé...
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"Voyant que je m’échauffais l’esprit pour un événement aussi banal, je me suis dit : c’est bon, il faut sortir de la cuisine, là... La schizophrénie me guette à chaque instant."
HAHAHA!!! Je la vois, la scène! Tu devais avoir les narines qui palpitaient?
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Les photos, si c'est pas Stéphane Vachon, je ne veux pas vivre dans ce monde. Un seul qui lui ressemble, c'est assez.
(Et pourquoi il y a tant de Stéphane weird? On dirait qu'ils ont tous quelque chose de mongole. Y compris moi.)
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Ton bout sur la punition, avec la mauvaise étudiante séquestrée dans la bibli, ça frise le porno; un petit peu plus de malice et tu y étais! lol

Rachel a dit…

Ah je suis contente que tu me dises que c'est véritablement Stéphane Vachon, je pense des fois que j'hallucine, et comme je rêve au monde de Montréal quasiment toutes les nuits, j'ai de la difficulté à faire la différence entre le rêve et la réalité...
Ce mémoire va me rendre complètement folle... Bon, j'y retourne, il est déjà trop tard de toute façon!