mercredi 3 décembre 2008

Père Noël me fourre

Ah ! Ce Simon Poulin ! Quel badineur ! Quel enjôleur ! QUEL ESCROC ! L’Arsène Lupin de la blogosphère a persisté et signé la deuxième fin de son blogue lundi... Ma foi, je suis séduite, encore une fois... mais pas pour les mêmes raisons. Mon slocheux chéri a déjà fait un topo sur les points forts et faibles de l’épisode 2 de cette saga, je ne reviendrai pas là-dessus, et j’ai moi-même dit ce que j’avais à dire il y a quelques mois déjà.

Non. J’aimerais aller au-delà (je ne sais pas si j’y arriverai).

Simon Poulin, après avoir dévoilé au monde entier (aha !) que son histoire était de la frime, a posté des vidéos d’un certain Franco Fiori, l’imposteur des médias, sur son blogue ce matin, le tout pour qu’on comprenne mieux son projet (c’est ce que j’ai compris du moins). Quel farceur, ce Fiori ! Enfin, nous vivons à l’ère de l’imposture. Si on veut bien y croire, on peut dire que tout est faux. Pour survivre, dans ce monde surpeuplé de crosseurs, soit on reste passif et on se laisse porter par les faussaires qui nous font rêver, soit on cherche à tout prix la vérité, soit on crie à l’imposture. Une chose est sûre, il semble que l’être humain ne peut pas rester dans l’ignorance, dixit les billets et la multitude de commentaires tous plus étranges les uns que les autres qui ont été publiés après la soi-disant révélation de la véritable identité de mon ami imaginaire Simon Poulin. Tout le monde est content d’avoir tiré sur la fausse barbe du Père Noël et d’avoir reconnu le visage mon oncle chose. Maintenant, on peut lui en vouloir pour toute la vie de s’être travesti, se dire «ah ouin... de toute façon j’avais reconnu ses souliers quand y’é entré» ou bedon rire à gorge déployée une fois le choc absorbé. La dernière option me semble la plus appropriée.

Papa me fourre, c’est un blogue-bédé, Simon Poulin, un personnage pseudonyme. Depuis que Simon a publié les vidéos : plus de bédé, plus d’auteur. Papa me fourre est un canular de première (eille Simon, t’aurais dû attendre le 1er avril)... Quand vous lisez un livre, volontairement je veux dire, quand personne ne vous force à lire un livre, vous exclamez-vous après avoir lu le dernier mot de la dernière phrase : Quel imposteur cet auteur ! Quand vous allez au théâtre, est-ce que vous vous répétez à tout moment que c’est une représentation de la réalité ? ... Ah ça marche pas parce que c’est un livre, parce que c’est du théâtre... Les blogues, c’est pas pareil. C’est dangereux, la liberté, et on ne sait jamais qui se cache derrière un blogue. Tout le monde est fourré.

Ben voyons donc, pensez-vous que Suivi des coups de tête c’est ma vie ?

Autre fait divers croustillant, beaucoup de gens n’ont pas trouvé ça drôle que Simon Poulin soit un personnage, vu qu’il disait s’être fait violer par son père dans son enfance, que plus personne n’allait croire les gens qui se libèrent de leur abus sur leurs blogues. C’était plus drôle de croire que c’était vrai ? Belle gang de malades.

Dans le dernier billet que j’ai écrit à ce sujet je disais que sur le blogue de Simon on trouvait le pire et le meilleur au même endroit, que c’était une allégorie de l’humanité. Je corrigerais maintenant en disant que c’est une allégorie de notre société-spectacle avide de scoops et de coups de théâtre. Sur ce, si vous n’avez pas encore lu Papa me fourre, courrez-y avant que quelqu’un ne censure cet impausteur.

5 commentaires:

Transatlantique a dit…

tout a fait d'accord (remarquez la puissance constructive du commentaire).

Danger Ranger a dit…

Je dirais aussi: société avide de confidences. Nelly Arcna selon moi n'était pas habile dans l'écriture de Putain mais l'a été royalement en laissant planer le doute sur la véracité de ce qu'elle y racontait, en jouant le jeu des médias. Les lecteurs d'aujourd'hui, on dirait, (les lecteurs de masse ou la masse des lecteurs?), veulent qu'il y ait du "vrai" dans de qu'ils lisent. (Une collègue de travail à moi a d'ailleurs fait son mémoire à l'UQAM sur le phénomène des romans au contenu historique aujourd'hui en France.) Dommage: quand on prend le temps avec un bon roman (ou avec un blogue BD bien mené), c'est dans la fiction qu'on retrouve et découvre même les vérités qui nous emmènent ailleurs sur nos chemins privés.

Rachel a dit…

Merci Transat' de manifester une opinion aussi puissante :)

Stéphane, ton commentaire est exactement la suite rêvée de mon billet, merci, comme d'hab ;)

Transatlantique a dit…

Encore plus fort : se servir du billet d'un autre pour argumenter http://tavernesilencieuse.blogspot.com/2008/12/censure.html

Anonyme a dit…

Voici l'auteur...

http://blogues.cyberpresse.ca/lagace/?p=70722272