mercredi 13 février 2008

Une bitte pas comme les autres

Aujourd’hui j’ai laissé derrière les questions sans réponse, le ménage et la ménagerie (les chats vont se rouler dans les cendres froides de la cheminée et ça fait tout un dégât à chaque fois), les indigestions de fromage et ce cher Tchekhov, pour consacrer ma journée à l’une des plus grandes villes du monde occidental, et j’ai nommé nulle autre que Paris. Aller à Paris, à partir de chez moi est un voyage en soi : ça prend une heure et demi (au pire, sinon ça varie entre 45 minutes et 1 heure). C’est pas grave, j’aime bien regarder le paysage dans le bus (ça me fait penser un peu à quand on prend le chemin vers le Mont-St-Hilaire... sans montagne qui sort de nulle part par contre), constater chaque fois à quel point le RER est bruyant et combien les gens sont pressés d’aller se coller les uns contre les autres dans le métro. Et la France, c’est tellement beau au mois de février (en tout cas cette année) : on a l’impression de vivre un mois de mai québécois ! (Il fallait absolument que je mentionne la température (c’est un tic presque nerveux) simplement pour dire que j’en reviens pas encore de voir du gazon et des choses qui poussent dans le jardin. Apparemment, ça se couvre à partir de mercredi, il va faire frette et humide.) Avec chéri, nous sommes allés faire des courses chez les Frères Tang, au beau milieu du quartier chinois, pour faire des provisions de bouffe exotique franchement manquante dans notre patelin reculé (y’a pas de tofu à l’épicerie...). Maintenant nous sommes équipés en ce qui a trait à la fabrication de sushis et de Pho, et avec nos ingrédients, nous pourrons concocter un maximum de plats à base de nouilles. Si vous passer dans le coin, arrêtez-vous à la petite pâtisserie Yv Nguy (prononcer Yves and Guy ! ça rien à voir...), c’est bon, enfin ça l’air bon, on a acheté, mais pas encore consommer. Nous nous sommes ensuite arrêtés quelques instants pour admirer l’architecture de ce quartier... malheureusement, ce n’est pas le plus beau de la Capitale. Je n’aime pas trop faire des comparaisons (à mon avis rien ne se compare) mais bon, il me semble que ça manquait de couleur et d’ambiance : y’avait pas les grands portails rouge et or qu’on voit sur la rue St-Laurent à Montréal, et ce n’est pas un quartier piéton, alors ça fait toute la différence. Enfin. Nous avons cherché sans succès des bols pour déguster nos futurs exploits culinaires. J’ai eu un blocage : Horreur, je n’en trouvais pas comme les miens, ceux que j’avais à Montréal, alors nous n’avons rien acheté.
Nous avons pris un café au Fumaillon (sur une terrasse, ma première de l’année 2008) Place d’Italie. Nous avons vu un superbe défilé de chars commandité par les CRS, puis un accident de voiture incongru : au lieu de suivre tranquillement le trafic du rond-point, le gars est rentré fullpin dans le trottoir et est allé s’écraser sur ce qu’on appelle ici une «bitte» (sorte de poteau de métal d’environ 2 pieds de haut qui sort du trottoir, fabriquer normalement pour que les Québécoises comme moi se pète la yeule; aujourd’hui j’ai été témoin de la deuxième fonction de la «bitte»...). Personne ne sait pourquoi il a fait ça. Il n’y a pas eu de blessés, mais moi tout à coup, je me suis sentie vivre ici, parce qu’au son de la tôle froissée, j’ai tourné la tête en même temps que tous ces Parisiens et je me suis étonnée en même temps qu’eux. Merci carrefour giratoire, merci la «bitte».

2 commentaires:

fpedno a dit…

Je lis tes billets avec tellement de joie et de curiosité!
Dire qu'ici, on est en plein dans la 40 000e tempête de l'année! Profite de tes terrasses et de ton gazon en te disant qu'au Québec, on est dans la m%$?&% jusqu'au cou!

En espérant que tu penses un peu à nous, mais pas trop quand même!!!

Oublie pas la photo du pizzaman!<

Allez, on se fait la bise..

Francis xx

Anonyme a dit…

C'est sympa de te lire Rachel

-Matteo de feu